Accaparé dès le lendemain de la décolonisation par le président Gouled, le pouvoir est exercé de façon arbitraire et absolu et fait l’affaire d’une petite minorité qui s’enrichit au dépend de tout un peuple dépourvu de tout et qui demeure donc dans l’extrême pauvreté.
Avec l’arrivée au pouvoir de Guelleh, la situation n’a fait qu’empirer, les conditions socio-économiques de la population se sont dégradés encore davantage et ainsi accentué le malaise social déjà existant, le chômage frôle les 60% de la population active, plus de 3/4 de la population est dans la pauvreté, les soins demeurent inaccessibles du moins pour les plus nécessiteux et les systèmes sociaux sont quasi inexistants.
La population vit sans espoir d’une amélioration des conditions de vie, l’appareil sécuritaire ignorant le droit, vide les institutions de toute substance et affaiblit considérablement l’Etat qui n’existe d’ailleurs que par le nom.
En effet, depuis la fin des années 90, suite au conflit Ethiopio-Erythréen, profitant de la position géostratégique, le pays bénéficie d’une aisance financière sans précèdent induite par l’économie des services portuaires mais cela ne profite qu’au président et à ses sbires. Des catégories entières de la population sont tout simplement abandonnées et livrées à l’incurie d’une administration très éloignée des préoccupations sociales et qui se distingue par sa capacité de nuisance et de corruption.
Par la corruption, la répression et la manipulation, ce système installe une situation de vide institutionnel et politique pour durer dans une fuite permanente en avant.
L’instabilité politique, l’inepte gouvernance du pays et les corruptions excessives de ses dirigeants sont des leviers de cette dictature.
Il n’en est pas moins avec la politique de discrimination instaurée dès 1977 par le président Gouled à l’encontre de la population Afar. En effet, on a assisté dès le début des années 80 à des tortures, des exactions, des éliminations pures et simples, ce qui permettait du coup au gouvernement d’éliminer tous ceux qui contestaient sa légitimité mais surtout de régner tout en divisant le peuple, et ce n’est que la continuité depuis 36 ans.
Dans un climat de corruption et d’affairisme généralisés, la politique mise en oeuvre par ce régime sanguinaire sans loi ni foi repose sur la répression.
Nonobstant depuis février dernier, suite au hold-up électoral du 22 fevrier 2013, est engendré un contexte d’incertitude, ce qui a consolidé le rôle prépondérant du service de maintien de l’ordre de la police et dans une moindre mesure de la gendarmerie, tout leur est permis (arrestations préventives, tortures,,,)
Les contestations se sont multipliées dans les rues de la capitale et se sont même propagées dans les districts de l’intérieur et depuis lors, le traitement de cette crise appelée « troubles sur la voie publique selon le terme d’I.O.G » n’est que préventif.
Toutes les manifestations sont interdites et débouchent dès qu’elles ont lieu sur des répressions systématiques qui donnent lieu à des blessés voir des tués par balles et permet de procéder à des arrestations et des procès très sévères, les responsables et militants de l’U.S.N, ou encore les militants des droits de l’homme sont méthodiquement harcelés séquestrés et torturés, comme en témoigne le décès soudain d’un jeune professeur brutalement décédé dans la nuit du 28 au 29 août dernier dans l’enceinte de la prison centrale.
La dictature guelléene refuse toujours et encore l’avènement de la démocratie. La façade démocratique suffira-t-elle à prévenir une explosion qui se montre de plus en plus inéluctable?
Moustapha Idriss Mohamed
Membre de Conseil national du PDD
Parti pour la démocratie et le développement (PDD)