Le témoin-clé dans l’affaire Borrel arrêté au Yémen ne pourra pas être extradé vers Djibouti
Un témoin clé dans l’affaire du juge Borrel a été interpellé la semaine dernière au Yémen. Mohamed Saleh Alhoumekani a été arrêté par la police à Sanaa alors qu’il était venu rendre visite à sa famille. Des ONG de défense des droits de l’homme djiboutiennes craignent son extradition vers Djibouti. Les autorités belges, après avoir contacté Sanaa, disent qu’une telle extradition est impossible.
Dès que l’arrestation de Mohamed Saleh Alhoumekani a été connue, défenseurs des droits de l’homme et avocats ont craint une extradition vers Djibouti de ce témoin-clé dans l’affaire Borrel. Car cet officier de la garde républicaine est celui par qui l’enquête sur la mort du juge français a été relancée. L’un des témoins grâce à qui la piste du suicide a finalement été écartée.
En cas d’extradition, «on sait très bien qu’on ne le reverra jamais»
« Mohamed Saleh Alhoumekani est un témoin important qui vient conforter les circonstances de l’assassinat de Bernard Borrel et qui est recherché par les autorités djiboutiennes parce qu’il met en cause l’actuel président de la République de Djibouti [Ismail Omar Guelleh, ndlr] comme pouvant être le commanditaire de l’assassinat de Bernard Borrel, explique Maître Olivier Morice, avocat de la veuve du juge français. Donc il est important que M. Alhoumekani ne puisse pas faire l’objet d’une extradition tout simplement parce qu’on sait très bien qu’on ne le reverra jamais et qu’il sera dans l’impossibilité de venir témoigner ensuite devant les juridictions françaises ».
Alhoumekani avait obtenu l’asile en Belgique et la nationalité belge après avoir quitté Djibouti en 2007. Il possède également la nationalité yéménite. Hier, lundi, les autorités belges disent avoir eu des garanties de leurs homologues de Sanaa sur l’impossibilité d’une extradition. L’article 45 de la Constitution du Yémen empêche en effet qu’on extrade un ressortissant yéménite vers un autre pays.