Réalité numéro 131 du mercredi 23 mars 2005 |
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Sommaire
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Directeur de Publication : ALI MAHAMADE HOUMED Codirecteur : MAHDI IBRAHIM A. GOD Dépôt légal n° : 131 Tirage : 500 exemplaires Tél : 25.09.19 BP : 1488. Djibouti Site: www.ard-djibouti.org Email : realite_djibouti@yahoo.fr |
Éditorial
L’ETAT
CONTRE LA SOCIÉTÉ
Une des ruses d’un système despotique consiste à systématiquement cloisonner ses concitoyens et à saboter l’émergence d’une conscience nationale, de sorte qu’une communauté donnée dispose de très peu d’informations sur une autre. Le premier résultat de cette méconnaissance de l’Autre est que chaque communauté, confinée dans son insularité, tend à réduire une oppression collective en expérience tribale : ça nous arrive parce que c’est nous. Pour démanteler ces barbelés cognitifs et combattre le régime qui les a dressés, le démocrate soucieux de rassembler le plus grand nombre, par-delà les origines, doit montrer l’invariance de l’arbitraire sous les manifestations multiformes de l’injustice.
Colonialisme et despotisme ont donc au moins ceci en commun qu’ils fondent leur usurpation sur l’assujettissement des structures traditionnelles. La fonctionnarisation des notabilités ne date pas d’aujourd’hui et certains récalcitrants, drapés dans leur dignité, avaient été déportés à Madagascar. Une récente actualité électorale, exhibant des têtes enturbannées réquisitionnées aux fins de propagande partisane, pose avec urgence la question de la place de la société traditionnelle dans le contexte d’un État postcolonial pluriethnique.
Savez-vous pourquoi les Sultans des Ishaq ou l’Ougas des Gadaboursi n’ont pas été invités à soutenir le candidat solitaire, ni leur allégeance médiatisée ? Parce qu’ils ne sont pas des fonctionnaires payés par l’Etat djiboutien? Pas seulement : la vraie raison est que la définition dominante de la nationalité n’a jamais intégré leur pouvoir à Djibouti.
Certains se demandent, par ailleurs, pourquoi les Issa n’ont plus d’Ougas depuis 1994 ? Cette société s’est pourtant dotée de règles de succession solidement établies. C’est que ce vide profite à une autre succession, par laquelle le neveu a ici remplacé l’oncle. Une telle ingérence n’est pas inédite: nul ne devrait ignorer qu’un Ougas, hostile à la construction du chemin de fer, avait vu son pouvoir décliner après que la puissance coloniale eut suscité l’émergence d’un nouveau notable plus docile.
On apprend, ces jours-ci, que des autorités traditionnelles Afar auraient décidé de soutenir la candidature du premier responsable de ce régime corrompu. Parce que leur mission héréditaire consiste à incarner et à préserver le consensus social, une telle intrusion de la Tradition dans la sphère partisane démontre une chose : c’est qu’en outrepassant les limites de leurs prérogatives, le despotisme du régime RPP a déteint sur la conception du pouvoir de ces autorités traditionnelles.
Parce qu’elles n’ont pas le droit d’afficher leurs préférences partisanes, surtout quand il s’agit de se mettre au service d’un violeur d’accord de paix. Et qu’elles n’ont pas le droit, ce faisant, d’engager la responsabilité de leur Miglis respectif, pas plus que d’influencer les convictions politiques de leurs sujets respectifs.
D’ailleurs, elles ne le pourraient pas ! On se souvient qu’au début du conflit civil, ces mêmes autorités traditionnelles avaient lancé un appel exigeant que les rebelles, c’est-à-dire leurs propres enfants, déposent leurs armes et rentrent à la maison. On connaît la suite…
Von Hayek l’avait déjà énoncé : « L’Histoire est le grand cimetière des aristocraties ». Que celles-ci contribuent à leur propre dépérissement, en cautionnant l’injustice et l’arbitraire comme c’est le cas aujourd’hui, n’en est que plus regrettable. Et le regret n’a jamais été le moteur de l’Histoire. Dans la Décentralisation, telle que nous la concevons, le salaire revalorisé des notables aurait pu être inscrit au budget de la Région : ils auraient ainsi été plus libres de défendre les intérêts des leurs.
Que le premier responsable de ce régime corrompu et corrupteur en soit réduit à les instrumentaliser, en semant la zizanie et en leur conférant des capacités de neutralisation qu’elles ne peuvent absolument pas avoir, prouve toute sa fragilité. Car il n’a jusqu’à présent réussi qu’à exhiber ses propres fonctionnaires, pas le Peuple, qui refuse massivement de retirer les cartes d’électeur. Cette compromission ne pourra éviter l’inévitable : la Victoire de la Liberté.
Brèves nationales
La Paix selon la RTD :
Un pêché de plus
Dans le cadre de la campagne électorale de son patron et candidat unique, la RTD a consacré jeudi dernier une longue rétrospective télévisée à la cérémonie de signature de l’Accord de paix du 12 mais 2001. Empêchant les morts de reposer en paix. Car nul n’ignore à quel point il a été saboté par le candidat solitaire : l’application de cet Accord étant incompatible avec la nature de son régime. Pour donner une plus complète information à ce sujet, relatons le dernier dialogue entre le regretté Ahmed Dini et Ismael Omar Guelleh, dans la matinée du lundi 6 septembre 2004. Cela se déroule dans la chambre de l’Hôpital Bouffard :
Ismael Omar : Hadji, voulez-vous que je mette mon avion à votre disposition pour que vous soyez évacué en France ?
Ahmed Dini : Non, merci. Mais sachez que si je quitte ce lit guéri, je vous combattrai. Et si je le quitte mort, je vous attendrai au Jour du Jugement Dernier, parce qu’en refusant d’appliquer l’accord de paix, vous avez trahi ma confiance et celle du Peuple.
Ismael Omar : Que puis-je faire pour vous satisfaire?
Ahmed Dini : Applique immédiatement l’accord de paix du 12 mai 2001 et restitue à l’UAD les 32.500.000 FD de la caution électorale. C’est tout ce que je demande.
Ismael Omar (probablement convaincu que son interlocuteur ne quitterait pas son lit vivant) : Entendu, Hadji. Pour ce qui est de la caution, je vous l’enverrai ici, donnez-moi deux jours pour prendre les dispositions.
Fin du dialogue. Plus de six mois après cette promesse, l’UAD attend encore que les 32.500.000 FD de caution, déposés lors des législatives du 10 janvier 2003, lui soient restitués. Quant à l’application de l’Accord de paix du 12 mai 2001, inutile d’insister sur la permanence et la systématicité de sa violation.
Nos concitoyens musulmans donneront eux-mêmes un nom au fait de faire des fausses promesses à quelqu’un qui est sur son lit de mort. Tout comme ils avaient condamné le caractère profondément immoral de cette rétrospective de la RTD.
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Gros Plan sur un présentateur partisan :
L’arroseur arrosé ?
Décidément, certains chiffres ne semblent pas porteurs de bonheur à ce régime d’imposture. Ainsi, la quinzième édition de l’émission « Gros Plan » qui devait être consacrée au Président de l’UAD, a mis à nu la mauvaise foi et la véritable nature du système RPP. Sans revenir sur les raisons de la non participation de M. Ismael Guedi (il s’en explique dans son communiqué et dans son interview) arrêtons-nous sur l’intolérable réaction et la dérive sectaire d’un présentateur connu pour sa couverture partiale de l’affaire Borrel, furieux de constater la faillite de la mise en scène. Pis : cette comédie s’est retournée contre celui qui l’avait préparée, le mettant ainsi dans la ridicule position de l’arroseur arrosé.
De son côté, sûr d’une telle réaction de la part du régime, le Président de l’UAD a choisi de célébrer à sa manière le 19 mars 1967, qu’il a vécu en valeureux partisan indépendantiste, contrairement à l’actuel candidat solitaire en publiant, à l’occasion de l’anniversaire de cette date historique, un communiqué dénonçant la manipulation médiatique. Ce communiqué a donc fait foirer une foire d’empoigne médiatique concoctée par la fourberie officielle.
A malin, malin et demi. La manipulation n’a trompé personne !
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Le régime commence à sévir :
Une restauratrice bastonnée
Nous avions dénoncé la semaine dernière une mesure injuste et sélective prise à l’encontre de deux cafés populaires de la place du 27 juin. Cette décision du Commissaire chef du district de Djibouti de fermer pour une durée d’un mois deux établissements « pour des questions de sécurité publique» à compter du 15 mars 2005, nous paraissait illégale et injustifiée. La suite est plus brutalement injuste.
Ainsi, jeudi dernier, Mme Waris Mouhoumed, sexagénaire propriétaire d’un de ces établissements, était venue nettoyer son local et le désinfecter pendant quelques dizaines de minutes. Quand soudain, agissant sur ordre verbal, parait-il, du chef de district, des policiers de faction dans les environs, l’ont aussitôt prise à partie et furieusement bastonnée, avant de l’embarquer au commissariat où elle a été détenue durant plusieurs heures, d’où elle a été libérée en fin de journée.
La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) a élevé une vive protestation contre l’agression sauvage d’une des plus anciennes propriétaires de café populaire de la Capitale. Le temps est venu pour nos concitoyens d’en finir avec l’arnaque et la matraque du RPP.
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As-Eyla :
Des ânes contre la soif
La localité d’As-Eyla, que la soif tenaille depuis belle lurette, a trouvé une antique méthode pour s’abreuver. Ainsi, l’on a appris cette semaine sans grand étonnement que les habitants d’As-Eyla ont acheté des ânes pour le transport de l’eau potable, uniquement servie par le puits d’eau douce de l’oued Goba’ad, situé à quelques centaine de mètres de ce gros village.
Le forage d’eau saumâtre très éloigné de cette localité ne fonctionne pas, tout comme le réservoir d’eau hors d’usage faute d’entretien. La population s’apprête donc à manifester son mécontentement de la manière la plus éloquente qui soit, à l’occasion de cette pitoyable campagne électorale du candidat solitaire qui n’hésitera pas, encore une fois, à faire des promesses auxquelles ne croiront que les crédules. As-Eyla, comme le reste du pays, veut quitter le chemin du sous-développement tracé par le docteur honoris causa.
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Sécheresse et campagne électorale :
L’arme de la faim et de la soif
La seule réalisation gouvernementale en matière de décentralisation, c’est la tenue, l’espace d’un mois, des conseils des ministres dans les régions : lancement médiatique de la campagne du candidat solitaire. En marge de celui tenu à Tadjourah, les notables de la région (Moussa Ali, Andaba, Assa-Guela…) lui ont fait part de l’urgence qu’il y avait à assister les populations rurales de ce district en situation de détresse. Dialogue de sourds : le candidat leur faisant des promesses pour son second mandat que les notables accablés par l’urgence n’ont poliment écouté que d’une oreille distraite et dubitative.
Car ce qu’auraient aimé entendre les notables et que le candidat a soigneusement omis de révéler, c’est que ses services ont depuis plus d’un trimestre lancé un S.O.S humanitaire auprès des traditionnels donateurs. Lesquels ont répondu, comme le Japon dont le don de riz connaît le même sort que le riz indien d’il y a deux ans. Le Programme Alimentaire Mondial – PAM qui a l’expérience des S.O.S d’États en périodes électorales a sollicité l’avis d’un expert aussitôt dépêché par le Fonds des Nations Unis pour l’Agriculture et l’Alimentation – F.A.O.
Lequel après avoir sillonné l’arrière pays a conclu à l’état d’urgence. Pour éviter l’irréparable dans l’arrière pays et empêcher que cette aide ne connaisse le même sort que les riz indien et japonais, il serait souhaitable que le PAM distribue lui-même cette aide (comme il le fait en temps ordinaire) aux nécessiteux et véritables destinataires car, si cette distribution échoit à l’État, l’usage partisan qu’en font, en période électorale, les Commissaires désignés par le parti au pouvoir ne fera qu’aggraver la détresse des populations rurales au nom desquelles l’aide est sollicitée. Et leur colère…!
D’autant que cette détresse est générale dans les zones rurales : en effet, depuis plusieurs semaines, un des rares forages fonctionnant convenablement dans le district d’Obock, celui de Lahassa situé à environ 40 km au nord du chef-lieu, est hors d’usage. Dernièrement cinq ânes assoiffés s’y sont noyés empoisonnant cette denrée vitale déjà rare.
Rappelons qu’au forage de Lahassa abreuvent des pasteurs et leur maigre bétail vivant dans un rayon de plus de 20 km à la ronde.
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Grand markaz de Tadjourah :
Arrêt des travaux ?
Selon des informations concordantes recueillies dans les milieux religieux, le projet du grand markaz (centre), dont les travaux ont débuté il y a plus d’un an au PK9, serait gelé suite à une récente décision des autorités de Djibouti. Rappelons que, depuis quelque temps, la ville de Tadjourah abrite chaque année un grand rassemblement de religieux venus des quatre coins du monde. Organisée par l’Association de l’Appel Islamique, cette cérémonie religieuse annuelle attirait beaucoup de monde, en raison de son caractère pacifique et consensuel.
Les Khourouj djiboutiens qui s’étaient investis corps et biens dans la construction de ce grand centre islamique de Tadjourah au PK9 ne cachent pas leur déception, suite à l’arrêt de ce projet de construction. Le candidat solitaire lâché par tous serait-il tombé sur la tête ou aurait-il peur d’une fatwa ?
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Campagne insulaire du candidat touriste :
Les rêveries du promeneur solitaire
Après les casernes, le palais du peuple ou encore le siège de l’UNFD, la campagne chaotique du candidat unique semble avoir traversé la mer et quitté le continent pour les îles. Ainsi, c’est médusé que le téléspectateur djiboutien a suivi la pseudo inauguration du centre touristique de l’île Mousha, pourtant ouvert il y a plus d’un an. Vêtu d’une djellaba immaculée, le candidat solitaire se serait rendu vendredi dernier aux îles en compagnie de quelques proches pour y inaugurer un charmant complexe touristique créé sur initiative privée.
Faut-il rappeler que, durant son premier mandat, des gîtes d’étape de l’Office du tourisme ont été fermés sur l’ensemble du territoire national et que, selon nos informations, les employés de cet office accuseraient des retards de salaire impressionnants ?
Sa contribution personnelle au développement du tourisme s’est limitée à la seule privatisation de la forêt du Day, où il a bâti une somptueuse résidence secondaire, certainement aux frais du contribuable.
Pour le reste, cette escapade aux îles était destinée, semble-t-il, à lui donner des forces en prévision de la grande soirée sur « Gros Plan » consacrée au Président de l’UAD. Le solitaire qui soliloque espérait ainsi suivre à partir de Haramous la prestation certainement minée du leader de l’opposition : qui croira qu’il aurait laissé ses médias offrir une tribune à un boycott qu’il avait récemment qualifié de « crime » ?
Malheureusement pour lui, cette énième manipulation médiatique est tombée à l’eau.
Le locataire du palais présidentiel s’est fait avoir comme un bleu. Bleu comme l’eau du lagon de Mousha et Maskali.
Interview du Président de l’UAD
« Nous voulons mettre fin à une intolérable situation d’appauvrissement de notre Peuple,
en redistribuant les richesses de notre pays à tous ses habitants et à toutes ses régions
sur la seule base de l’égalité entre tous. »
Ismael Guedi Hared
Président de l’UAD
Prévue depuis longtemps, l’interview du Président de l’UAD tombe à point nommé. Né en 1939, M. Ismael Guedi Hared est connu pour avoir exercé les fonctions de Directeur de Cabinet du Président Gouled de 1977 à 1996. Dans l’opposition depuis cette date, d’aucuns l’avaient prématurément pressenti comme le candidat naturel de l’UAD, qu’il dirige depuis le décès du regretté Ahmed Dini. Or, prenant acte du refus du régime d’assurer les conditions de transparence électorale qu’elle exige depuis deux ans, l’UAD a décidé de boycotter la prochaine présidentielle. Appelant du même coup ses concitoyens à pacifiquement s’opposer à la mascarade. Sur cette initiative, et sur bien d’autres sujets qu’il aurait volontiers abordés si la RTD avait été plus sérieuse, le Président de l’UAD livre ici son point de vue. Analyses d’un homme politique expérimenté et lucide.
Réalité : Après votre refus de participer à l’émission « Gros Plan », le régime a prétendu que vous aviez fui le débat. Que répondez-vous, Monsieur le Président, à cette accusation grave pour l’UAD et son Président ?
Ismael Guedi Hared : Il est vrai que j’ai refusé de participer à cette émission de la RTD et j’en explique sobrement les raisons dans mon communiqué de presse du 19 mars dernier. Je vous remercie de me permettre de revenir un peu sur cette affaire.
Je commencerai par donner un seul chiffre, pour montrer à quel point la RTD ne remplit pas sa mission de service public : en treize ans, et en dehors des périodes électorales où le régime doit faire semblant, l’opposition dans son ensemble n’a eu droit qu’à quatre heures d’antenne dans ce genre d’émission.
Alors, effectivement, j’avais donné mon accord de principe au présentateur de cette émission, une fois que ce dernier m’ait assuré qu’elle serait réalisée en direct. Malheureusement, une de mes conditions majeures n’a pas été respectée. En un mot, la publicité que j’avais exigée pour 48 heures avant (à la radio et à la télévision) au même titre que le direct n’a pas eu lieu. C’est une question de principe et d’égalité de traitement. Tout ceux qui suivent cette émission savent qu’elle est communiquée sur les ondes de la RTD longtemps à l’avance même quand les invités sont des hauts fonctionnaires de l’administration.
Contrairement à ses promesses le présentateur n’a pas cru bon dans mon cas de médiatiser l’évènement comme de coutume. Devant un tel mépris de l’opposition, j’ai décidé, en accord avec mes amis de l’UAD, d’ignorer cette mascarade médiatique en cours.
D’ailleurs, le fait que la RTD ait malhonnêtement fait croire que j’étais attendu jusqu’à 21 h 25 vendredi soir, alors qu’elle était prévenue 24 heures plus tôt de mon refus de participer à cette interview, démontre la mauvaise foi et la préméditation de la comédie programmée. C’est vous dire l’imposture de ce régime qui n’a que trop duré.
Réalité : D’après le présentateur de cette émission, votre refus de participer serait dû au fait, qu’ayant exercé les plus hautes responsabilités durant vingt ans, vous auriez des « choses à vous reprocher ». Nos concitoyens pensent, par exemple, à la faillite du PK 20 dans les premières années de l’indépendance que l’on impute à votre gestion. Pouvez-vous nous donner des éclaircissements à ce sujet ?
I.G.H : Vous savez, je n’ai jamais tué personne ni donné l’ordre de tuer qui que ce soit ! Pour ce qui est du parti unique, je répondrais que ce n’étais pas moi qui étais le compagnon de lutte du regretté Ahmed Dini : ce n’est donc pas moi qui l’ai trahi ! Enfin, je rappelle qu’en novembre 1992, j’étais favorable à une paix réelle avec le FRUD du regretté Ahmed Dini, contrairement à Ismael Omar, qui avait préféré et obtenu une paix factice et séparée avec une dissidence de cette rébellion.
Cela me fait sourire car j’ai la conscience tranquille…
Réalité : Revenons à la question, si vous voulez bien, et parlez-nous de ce fameux projet du PK20…
I.G.H : Avec plaisir, d’autant que je me suis déjà expliqué dans vos colonnes sur la faillite de cet important projet de développement agricole initié à la fin des années 70. Ce projet de la Présidence partait d’une bonne intention nationale. Il est vrai qu’à l’époque, en tant que jeune Directeur de Cabinet du Président Gouled, j’avais la responsabilité du pilotage de cet important projet. Mais je n’en étais nullement l’unique décideur.
Je vous fais observer que plus de vingt ans après l’échec de ce projet, l’actuel candidat unique s’est même permis, en toute démagogie, de se rendre sur les lieux pour une cérémonie de distribution de lopins de terres à des familles djiboutiennes censées les mettre en valeur. Pourquoi reprendre aujourd’hui ce projet s’il n’avait pas été viable à l’époque ?
Entre temps, une parcelle de ce terrain aurait été mise en valeur par le neveu du Président associé avec des privés Israéliens. Cette culture sous serre aurait brutalement cessé il y a quelque temps. Pourquoi des privés ont-il repris vingt ans après un projet qui a échoué ? Je vous rappellerai aussi qu’un des chefs de projet du PK20 officie aujourd’hui encore à la Présidence : est-ce un hasard ? Enfin, loin de craindre d’être interpellé sur ma gestion passée, j’étais disposé à contre-attaquer en dénonçant la gestion actuelle du candidat officiel sur un point qui me tient particulièrement à cœur et qui m’écœure.
De mon temps, malgré la faillite d’un projet d’État dont je ne suis pas le seul à assumer l’échec, les Djiboutiens vivaient mieux avec un Budget national beaucoup moins important que l’actuel. J’ai laissé une Administration qui marchait parfaitement, car les fonctionnaires devaient obéissance au Parti-Etat et non à une personne, comme c’est devenu la règle depuis 1999. Aujourd’hui, force est de regretter qu’ils vivent mal alors que le pays n’a jamais été aussi riche en terme de rentrées financières.
Je défie donc le candidat unique de prouver que les dividendes du Port, de l’Aéroport, et la manne financière générées par la présence des forces étrangères, profitent réellement à notre Peuple. Si notre pays n’a jamais été aussi riche, notre État n’a jamais été aussi mendiant : et il y a une raison à cette situation : le détournement et la confiscation des richesses nationales par une infime minorité du cercle dirigeant.
Nous voulons mettre fin à une intolérable situation d’appauvrissement de notre Peuple en redistribuant les richesses de notre pays à tous ses habitants et à toutes ses régions sur la seule base de l’égalité entre tous. J’ajouterais, pour terminer sur ce point, même si votre question n’y faisait pas référence, que l’on m’a également accusé d’avoir favorisé certains au niveau d’une banque. Or, à en croire «La Nation » de lundi dernier, l’on ne se bousculerait pas pour adhérer à mon Parti. Ce qui signifie que, soit ces allégations de favoritisme sont fausses et infondées, soit ces favorisés manquent quelque peu de gratitude à mon égard.
Comme quoi rien de durable ne peut être en politique sans justice, et on en tire les leçons qui s’imposent.
Réalité : D’après tous les rapports du système des Nations Unies, le niveau de vie de la population djiboutienne se serait nettement dégradé depuis l’an 2000. Selon vous, quelles en sont les causes et quels remèdes y apporter ?
I.G.H : Durant les six dernières années, le niveau de vie des Djiboutiennes et des Djiboutiens s’est fortement et continuellement dégradé. Une politique de spectacle et de comédie a été menée par le gouvernement et son chef : beaucoup de discours, beaucoup de bruits, beaucoup de projets virtuels, certains diraient même beaucoup de mensonges.
– le chômage frappe plus de la moitié de la population active ;
– le pouvoir d’achat des Djiboutiens n’a cessé de chuter alors que la fiscalité augmente d’année en année ;
– les pensions de retraite sont excessivement ponctionnées;
– le traitement des fonctionnaires et les salaires des travailleurs sont imposés à hauteur de 30%.
Selon un rapport du PNUD du 14 juillet 2004, les deux taux de pauvreté ont pratiquement doublé à Djibouti. Et la pauvreté extrême, qui correspond à moins de 1,8 dollar US par jour, est passée de 9,6% en 1996 à 42,2% en 2002.
La paupérisation qui se généralise en République de Djibouti est due à une mauvaise gouvernance, à un manque réel de projet de développement, mais aussi au fait que l’homme djiboutien n’a jamais été au centre des préoccupations gouvernementales.
Durant la même période, l’équipe gouvernementale a vécu dans le luxe le plus révoltant, grosses 4 x 4, villas de grand standing, voyages à travers le monde aux frais des contribuables djiboutiens, sans se soucier des difficiles conditions d’existence de ceux qu’ils sont censés servir et protéger. La crise économique et financière, ainsi que le sous-développement auxquels notre pays est confronté ces derniers temps sont des problèmes relevant avant tout de la situation politique et de la faiblesse de la démocratie.
Il faut donc une autre politique qui suppose des hommes nouveaux. Il n’y aura aucune amélioration de la gestion de notre pays tant que le despotisme règnera en maître absolu. Le début de l’assainissement doit commencer par la lutte contre la corruption, le népotisme primaire, la gabegie, l’irresponsabilité organisée, et l’incurie sans limite des gouvernants.
Réalité : Après trois années de multipartisme intégral, comment se porte votre parti et l’opposition en général ?
I.G.H : La création de l’Union pour la Démocratie et la Justice est récente comme d’ailleurs celle des autres partis djiboutiens de l’opposition. L’UDJ n’existe que depuis le 22 octobre 2002, c’est peu pour établir un bilan. Malgré sa jeunesse, le travail accompli par l’UDJ, l’ARD et le MRD en faveur de la démocratisation de la vie politique en République de Djibouti est immense.
En dépit des difficultés normales pour tout parti politique, l’UDJ se porte bien. Les pressions et les tracasseries de toutes sortes que subissent nos militants de la part du RPP, les discriminations criantes en matière d’emploi ne découragent pas l’UDJ et ne la dissuadent aucunement.
Au contraire, jour après jour notre sincérité, la justesse de notre politique ainsi que notre fermeté contre le régime dictatorial en place sont de plus en plus appréciés. L’UDJ tient bon et est déterminée à intensifier la lutte pour la démocratie, la défense des libertés individuelles et collectives ainsi que les droits de l’Homme. Pour ce qui est de la représentativité de mon Parti, j’estime qu’elle est plus effective que celle de tel autre, plusieurs fois cloné et actuellement allié du régime, après plusieurs passages dans l’opposition.
Et pour être complet, je tiens à préciser que, contrairement à une pratique courante, je n’ai jamais cherché à recruter des « coopérants tribaux» et ainsi mentir au Peuple : ce qui compte le plus, c’est la pertinence du programme politique qui doit prévaloir.
Car, avec le temps, je suis persuadé que beaucoup de cadres et intellectuels qui se taisent et se terrent découvriront l’utilité et l’importance des partis de l’opposition.
En pleine harmonie avec l’ARD et le MRD, nous libérons notre Peuple de l’oppression et la République de Djibouti de ceux qui l’exploitent à des fins essentiellement personnelles. L’UAD qui est réellement la première force du pays gagnera encore du terrain et contraindra, j’en suis sûr, la dictature en place à capituler très bientôt.
Réalité : Avril 2005 sera votre troisième expérience électorale en tant qu’opposant. Pouvez-vous nous expliquer vos positions successives lors des échéances passées et sur celle-là ?
I.G.H : Depuis que je milite dans l’opposition, j’ai observé plusieurs élections. Je me suis impliqué à fond dans deux d’entre elles, celle de l’élection présidentielle de 1999 avec notre candidat Moussa Ahmed Idriss et les dernières législatives du 10 janvier 2003. Ces élections ont été une véritable mascarade. Tout a été conçu et organisé pour faire gagner le parti au pouvoir le RPP. Ces élections, nous les avons gagnées, nous opposition, mais avons été spoliés de notre victoire par des gens qui recourent à des fraudes massives, à la force et à l’utilisation illimitée de toutes les ressources de l’État.
Le recours en annulation transmis au Conseil Constitutionnel pour les élections législatives avec les preuves de toutes les irrégularités n’a pas abouti. L’UAD a étudié tous les textes en vigueur en matière électorale et nous nous sommes aperçus que, sans modifier certains articles il ne pouvait y avoir des élections transparentes.
C’est pourquoi nous avons arrêté neuf points, neuf conditions susceptibles de mener à des élections honnêtes et transparentes.
Les nombreuses correspondances tant au Président qu’au Ministre de l’Intérieur demeurent sans réponse jusqu’à ce jour. Nous ne comprenons pas ce qui justifie ce silence de mort observé par les plus hautes autorités de notre pays, sinon le non-respect de l’autre et le mépris de l’UAD, de ses dirigeants et, en définitive, du Peuple tout entier.
C’est pourquoi nous avons décidé de boycotter l’élection présidentielle du 8 avril prochain. Le boycott n’est pas, contrairement à ce que certains affirment, une sortie passive du jeu politique. Pour nous, c’est une forme de protestation, une mise en cause de certaines pratiques du temps du parti unique, le refus des règles du jeu. La défection de l’UAD n’est donc pas synonyme de défaitisme ou de démission. Bien au contraire !
Réalité : La paix sociale n’existe donc que parce que l’opposition y a veillé jusqu’à présent. Comment faire pour qu’elle soit préservée ?
I.G.H : La paix, qu’elle soit civile ou sociale, est un bien très précieux pour toute société et pour tout homme. Malheureusement, le RPP et son gouvernement sont inconscients et ne cessent de rogner le pouvoir d’achat et les salaires des travailleurs. Ils ont même osé supprimer le SMIG, le salaire minimum interprofessionnel garanti, qui se montait à 100 $US par mois.
Aujourd’hui, un employeur a le choix de la fixation du montant du salaire d’un ouvrier. Il peut l’engager pour 5000 FD ou 10 000 FD ou même pour 1 000 FD, alors qu’autrefois il était interdit d’embaucher quelqu’un pour moins de 18 000 FD ou 100 $US.
Le code de travail était très intransigeant contre ceux qui violaient les dispositions légales ci-dessus. La paix sociale existe aujourd’hui grâce à la sagesse des responsables de l’UAD , des syndicalistes reconnus internationalement et non les syndicats maisons et surtout à la patience de l’ensemble des travailleurs djiboutiens quelque soit leur niveau de responsabilité.
Mais, à force de porter atteinte au pouvoir d’achat des Djiboutiens et à celui des travailleurs, à force de condamner les jeunes au chômage et en bouchant tout horizon pour les diplômés, en continuant cette politique économique, financière et sociale irresponsable, le RPP et son gouvernement mettent en danger la paix sociale.
Réalité : Dans le contexte actuel, quel message adressez-vous à la Nation Djiboutienne ?
I.G.H : Je dis à mes compatriotes que, dans un monde qui change en permanence sous la pression de la mondialisation, notre pays ne doit pas rester à l’écart de ce mouvement. A l’orée du nouveau millénaire, notre Nation ne doit plus souffrir sous la domination d’une dictature féroce qui a fait main basse sur l’État et ses richesses, qui étouffe systématiquement toute évolution politique et toute ouverture démocratique pour mieux se maintenir au pouvoir.
Les Djiboutiennes et les Djiboutiens, qui ont inlassablement lutté pour l’Indépendance, en y consentant un énorme sacrifice, doivent encore une fois se mobiliser pour un changement radical de régime. Seul un régime démocratique pourra assurer un réel développement car il libère la réflexion, stimule la pensée, dynamise les énergies, consolide l’action et glorifie les aspirations individuelles dans le respect des exigences collectives.
Je dis à mes chers compatriotes que l’aboutissement de notre Combat sera celui de la Paix, de l’Unité nationale, de l’espérance et des droits de l’Homme dans une démocratie véritable.
Avec l’aide d’Allah, cela est possible : il faut le vouloir!
Propos recueillis par Mahdi Ibrahim
Courrier des lecteurs
Un lecteur nous a fait parvenir un message de félicitations à l’UAD, dont le Président a décliné une invitation en forme de piège de la RTD, suivi d’un texte annonçant la création d’une association travaillant à la promotion d’une conscience citoyenne. Nous lui disons merci et courage.
GROUPE D’ACTION CIVIQUE (G – AC)
« J’AI ASSEZ »
Message pour l’UAD
Je vous demande de bien vouloir informer nos concitoyens de la création du G-ac. Vous constaterez que nous contribuons à la lutte pour un avenir meilleur et pour le départ de la démocrature.
Hier soir, j’attendais l’émission «Gros Plan» du RPP et je tiens à féliciter M. Ismael Guedi d’avoir refusé d’y participer. Parce que le RPP et sa RTD ne respectant ni les institutions ni les hommes de ce pays, il faut les ridiculiser, jusqu’à ce que ce régime foutu comprenne que l’imposture ne passe plus.
Les réactions du pigiste ne nous étonnent pas, car il lit les mots de son maître.
Hier soir, j’étais vraiment fier de l’UAD, uniquement parce qu’IOG n’a pas fermé l’oeil.
Merci et bon courage.
………
En ce Mercredi 16 Mars, comme à l’accoutumée, je me suis rendu chez Waris pour prendre mon café noir qui vient lui aussi du plateau de l’Éthiopie et mon hebdomadaire qui m’informe de la réalité et que j’attendais une longue semaine.
Voyant que le restaurant en question vient de subir une fermeture administrative relative à l’élection présidentielle, je suis consterné et meurtri pour la raison que c’était un lieu d’échange, de débat d’idée où nous déposons nos frustrations que cette démocrature nous impose.
Le petit peuple se rencontrait et parlait de la politique et ses dernières évolutions. Nous confrontions nos points de vues et la vérité se manifestait presque sur tous les sujets. Bref nous produisions des idées que chacun emmenait dans son environnement.
Nous savions très bien que le régime en place ne voulant point la vérité, était mécontent des événements qui se déroulaient dans ces deux restaurants et on s’attendait qu’il ferme mais pas aussitôt et jusqu’à trente jours.
Le candidat solitaire persiste et signe à maintenir le peuple sous la peur, la démagogie, le besoin et dans l’ignorance.
Alors qu’il utilise l’argent du peuple, le palais du peuple, les secrétaires généraux, les directeurs, les chefs de services, les chefs des quartiers, les religieux à des fins partisans, il nous empêche d’échanger nos idées.
Aussi il empêche les citoyens de faire leurs commerces. Cette fermeture administrative de ces restaurants obligera à payer aux propriétaires les charges fixes durant ce mois et DIEU seul sait comment ils recouvriront ceci. La raison de la dictature passe avant celle du droit de commercer librement et le droit d’exprimer ses idées politiques, de se réunir et de débattre.
Compte tenu de cette situation, réfléchissons, créons d’autres lieux d’échanges et de débats et changeons ce pays pendant qu’il est encore temps.
Nous avons la foi, le peuple, et nous sommes sur le droit chemin. DIEU est avec les gens saints, avec les patients, donc osons changer et commençons à nous organiser.
Comment ?
Afin d’éviter la fin des haricots il faut se décider à réfléchir et à contrer cette dictature. Pour se faire il faut que les citoyens se mobilisent dans la rue pour dire NON à cette démocrature. Commençons déjà à nous organiser en petit groupe de dix personnes et changeons ce pays.
Chacun doit rassembler neuf autres Djiboutiens majeurs et former une cellule.
Le responsable de cette cellule doit s’inscrire auprès du groupe d’action civique qui lui donnera une référence, des informations, des recommandations voire des instructions.
Il faudra par conséquent adhérer au Groupe d’Action Civique (G – AC = J’ai assez) dont voici les adresses e-mail :
g-ac@hotmail.com ou g-ac@yahoo.fr
Il est très important de donner vos doléances, celles de vos entourages, de vos amis et connaissances, bref ce que vous avez assez de vivre, de faire, de cautionner, ou d’entendre. L’anonymat sera bien sûr assuré pour les intéressés.
DIEU est avec les hommes corrects et un jour nous vaincrons- AMIN.
Responsable de la communication
g-ac@hotmail.com
Communiqué de l’UAD
Union pour l’Alternance Démocratique
– U.A.D –
(A.R.D, U.D.J, M.R.D)
COMMUNIQUE DE PRESSE
Djibouti, le 19 mars 2005
Dans son émission de vendredi 18 mars 2005, le présentateur de « Gros Plan » a prétendu que je n’avais pas osé honorer un engagement que j’aurais pris envers lui. Si l’outrance et le caractère tendancieux des propos de ce « journaliste » ont choqué les téléspectateurs, il est de mon devoir de donner ma version des faits.
Lundi 14 mars dans la soirée, M. Saleh Ismael m’attendait à la sortie de la mosquée pour me proposer d’être l’invité de son émission « Gros Plan » en ma qualité de Président de l’UAD. N’ayant pas l’habitude de me dérober chaque fois qu’il s’est agi de remplir mon devoir de citoyen (j’ai d’ailleurs connu la prison en raison de mes engagements en 1996), et même si la RTD n’a jamais accordé la moindre couverture médiatique aux activités de mon Parti depuis sa création, j’ai donné mon accord de principe pour participer à cette émission. A une condition, sine qua non : qu’elle ait lieu en direct, afin de me prémunir contre toute tentative de manipulation. Car je n’avais pas oublié que, sous prétexte d’impossibilité technique, le direct avait été refusé au regretté Ahmed Dini lors de son passage dans cette émission.
Évoquant encore une fois une impossibilité technique, il m’a quitté en m’assurant qu’il en référerait à sa hiérarchie…
Après deux jours de silence, M. Saleh Ismael est revenu me voir à mon domicile mercredi 16 mars dans l’après-midi, m’annonçant que le direct avait été accepté. Une telle tribune n’étant pratiquement jamais offerte à l’opposition dans son ensemble, il me semblait évident que mon passage à l’émission « Gros Plan » devait être suivi du plus grand nombre de téléspectateurs. C’est pourquoi, j’ai demandé à son présentateur, comme il le fait si bien pour chacun de ses invités, d’annoncer mon intervention sur les ondes de la RTD dès ce mercredi soir. Parce que j’étais intimement persuadé, qu’indépendamment de ma personnalité, à laquelle ce présentateur semble avoir tant à reprocher, le simple besoin citoyen de mieux comprendre les raisons de notre boycott actif rendait impossible tout risque d’audience confidentielle.
Ayant pris acte de ce que mon passage à « Gros Plan » n’avait pas été annoncé comme promis, j’ai contacté le présentateur par téléphone jeudi 17 mars à 22 heures, devant témoins et je lui ai clairement signifié ma ferme décision de me décommander.
Raison pour laquelle, au cours d’un meeting de l’UAD à Hayableh dans l’après-midi du vendredi 18, que la RTD n’a évidemment pas mentionné, j’ai expliqué à nos militants que les conditions de transparence n’ayant pas été respectées, il m’était malheureusement impossible de passer à la télé dans la soirée.
Tenir après cela les téléspectateurs en haleine pour prétendre que je me serais décommandé, en dernière minute sans l’en avertir, dénote de la part de ce présentateur une absence de rigueur déontologique qui n’a certainement pas surpris mes concitoyens. Et si quelqu’un a manqué de respect envers les techniciens mobilisés ce soir-là jusqu’à 21h 25mn, ce ne peut être que le commanditaire de toute cette manipulation de l’opinion, dont l’écrasante majorité du Peuple Djiboutien est écœurée. D’ailleurs, du temps où j’exerçais les fonctions de Directeur de Cabinet de la Présidence, leurs salaires étaient normalement honorés parce que leur travail et leur personne étaient considérés.
Aucune parodie de démocratie ni aucune diffamation ne pourront jamais détourner les responsables de l’UAD, ni leurs concitoyens, de leur combat pour l’avènement d’un État de droit.
La Justice triomphera !
Le Président de l’UAD
Ismael Guedi Hared
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