Source djiboutii.net, Viol et violence sur la personne djiboutienne
Viol et violence sur la personne djiboutienne
DJIBOUTI
(1ère partie)
VIOL ET VIOLENCE SUR LA PERSONNE DJIBOUTIENNE
La permanence de l’injustice autorise la révolte du peuple.
Il y a de cela bientôt trois décennies que j’ai compris la véritable nature du régime qui nous dirige. Il me semble aujourd’hui que nous devons tous admettre que les agissements du tenant du pouvoir n’est que la continuité d’une politique abjecte depuis l’indépendance. Une politique négative et par nature méchante, incapable de pouvoir réaliser les conséquences de ses méfaits. Ceux qui dirige notre pays depuis l’indépendance ont une nature différente, un état d’esprit différent sur la capacité réelle des Djiboutiens à assumer une transition pacifique du pouvoir. Nos grands-parents ont connu le vote et leurs enfants aussi, chance que n’ont jamais connue les grands pays voisins.
L’indépendance de 1977 était intervenue après celle de la majorité des pays d’Afrique. J’étais hostile à la prise de pouvoir par Gouled comme beaucoup d’autres qui ont rallié le pouvoir vers les dernières années Gouled. Les révoltes et toutes les révolutions militaires nées de la guerre froide n’avaient pas servi de leçon à un Gouled, Président du dernier pré-carré du colonialisme français en Afrique.
A ce jour, nous savons tous que notre pays de moins de 800.000 âmes, même pas un îlot d’un quartier de Londres ou de Paris, n’arrive pas à nourrir deux tiers de sa population. Un peuple dont les citadins de Djibouti-ville vivent dans une Capitale dégradée qui n’arrive pas à assurer à sa population l’énergie électrique et particulièrement l’approvisionnement en eau. Une Capitale assoiffée et dans le noir. Chapeau Gouled/Guelleh…
Une nature particulière au comportement inné de toute dictature obscure et par conséquent sanguinaire et richissime. Je me rappelle au passage des cas de dirigeants africains « inintelligents » évoqués par Jacques Foccard dans ses mémoires. La croyance à la France, à la permanence de leur pouvoir et non à l’accession à leur indépendance. D’où la similitude entre Ismail Omar et Bokassa, Mobutu, Ben Ali et Moubarak et bien d’autres, le cas de Kadhafi et du Yémen étant différends dans une analyse organique des pouvoirs.
Le pré carré français persiste-t-il encore? Si tel est le cas, les révoltes saurons les combattre avec leurs propres armes idéologiques pour se libérer de leurs gardiens, geôliers d’un peuple. Les mensonges ne tiennent plus la révolte est la seule arme contre Ismail Omar Guelleh et ceux qui le soutiennent.
Depuis 1986 à ce jour, soit au total 28 ans sur 37 ans d’indépendance, il avait dirigé en partie le pays par sous-traitance, sous son oncle, pour enfin disposer totalement des rênes du pouvoir absolu en 1999. L’usure du pouvoir étant ce qu’il est et compte-tenu de la situation politique qui prévaut dans les pays sous dictature permanente (qu’il continue toujours à nier pour Djibouti), l’évolution favorable à une victoire certaine de l’Opposition se confirmait.
J’ai beaucoup écrit et combattu sur le terrain ce régime néfaste, aujourd’hui la critique n’a plus sa place. Je considère que le régime a une fois de plus atteint la limite du tolérable. Le peuple se voit non seulement violé aussi bien physiquement que moralement. Son intégrité corporelle est dépiécée pour avoir exprimé une fois encore son rejet du Rpp dont l’obstination aveugle est conjuguée à l’utilisation disproportionnée de la force par la police et les autres corps de l’armée.
L’usage permanent du mensonge et l’utilisation inconsidérée de la terreur forment le socle principal de la politique d’Ismail Omar Guelleh. Si le choix libre de ses représentants par la voix des urnes est considéré comme un délit grave compte tenu de l’ampleur des violences et répressions de toute nature contre l’Opposition (Dirigeants et militants), je considère que le régime doit mériter une réponse musclée et adaptée à une mise à terme définitif de sa présence au pouvoir. Cette politique sanguinaire ne doit donc plus durer.
La démence de la dictature nous la connaissons tous. Après 1999 et 2003, nous ne pouvons plus admettre l’éternelle répétition des fraudes et des répressions. Nous devons aujourd’hui rehausser notre seule option salutaire qui est celle de l’action unitaire, urgente et permanente jusqu’à l’aboutissement du respect de notre choix commun. Cette imposture n’a plus sa place.
Le relayeur de Gouled, lequel ne croyait pas un seul instant, comme un « sprinter d’envergure » en politique, mais également en moralité, mais qui l’a tout de même autoproclamé successeur de son vivant en 1996, ne dément pas ce qualificatif depuis 1999, date de sa prise du pouvoir par la force face à Mr Moussa Ahmed Idriss. Sa gestion du pays épouse indiscutablement cette citation descriptive, avant l’heure, d’une grande militante de l’opposition « Aabo adaa buurane ku boodbood ». Citation restée historique dans ce combat national de tout un peuple pour la Démocratie et les Droits de l’Homme d’un peuple. Un peuple mortifié par un calcul néfaste : despotisme, tribalisme, corruption, répression, et j’en passe le tout répondant à une stratégie définie par une étroite connivence politique et une impénétrable collaboration des deux dirigeants successifs du pays, Gouled/Guelleh.