Chers concitoyens
En invitant l’opposition nationale à s’unir dans un cadre élargi de concertation et d’action, en Janvier dernier, l’A.R.D. entendait évidemment mettre les démocrates en ordre de bataille en vue de la préparation des Législatives 2013. Pourquoi et comment ?
Echaudés par les fraudes massives des Législatives 2003 remportées haut la main par l’opposition mais détournées par le R.P.P, nous avons, lors des consultations électorales suivantes 2005, 2006 et suivantes…appelé au boycott sous différentes formes en signe de protestation. Le succès électoral de ces boycotts, n’a évidemment pas permis de concrétiser ce succès sur le plan institutionnel.
Une nouvelle période s’ouvre aujourd’hui pour l’Opposition à l’occasion des Législatives de février 2013 qu’il nous faut savoir saisir et traduire sur le plan institutionnel. C’est le moment ou jamais !
Tout boycott des prochaines élections serait suicidaire et ouvrirait un boulevard à une prochaine législature R.P.P. et donc à un quatrième mandat synonyme de gestion patrimoniale catastrophique de l’Etat.
Oui mais, nous serons comme d’habitude spoliés par le ministère de l’intérieur, penseront certains , à quoi bon participer pour perdre…C’est exactement ce que souhaite le R.P.P., dont le Président, affirmait dans une interview accordée à Jeune Afrique que « l’Opposition faute de moyens et d’électorat, n’était pas représentée dans les institutions étatiques parce qu’elle campait dans sa position de boycott…. ». S’il est facile de soliloquer aux frais de l’Etat dans une page publicitaire, il est par contre bien plus difficile de le prouver sur le terrain. Prenant au mot, l’accord signé entre le gouvernement des Etats-Unis et la République de Djibouti pour la promotion de la bonne gouvernance, l’A.R.D. avait à l’époque activement participé sans illusion mais en toute bonne foi, à la réalisation de cet objectif, mais le gouvernement djiboutien a encore fois violé cet accord comme tant d’autres… en chassant Democracy international créant ainsi un grave précédent car cette O.N.G. a été et reste encore partout à travers le monde, une référence. Elle a rendu un rapport public accablant pour le R.P.P.
Il n’y a pas quoiqu’en dise, les sites internet officieux du régime une quelque dissonance au sein de l’opposition. Qu’il nous faut désormais élargir à toutes l’opposition démocratique à l’intérieur comme à l’extérieur, pour enfin bouter hors de l’assemblée nationale les squatters du RPP et leurs affidés. Comment ?
Nous avons les moyens matériels et humains de présenter une liste unie et crédible sur l’ensemble du territoire et de remporter la majorité absolue au parlement.
Nous avons aujourd’hui plus qu’hier, les moyens matériels et humains de présenter une liste unie et bien plus crédible que celle de l’U.M.P., ainsi que la détermination pour exiger et imposer la transparence en manifestant pacifiquement dans la rue dès que nécessaire.
Nous sommes aujourd’hui riches d’une grande expérience politique depuis l’avènement du multipartisme intégral et parfaitement conscient de notre force. Pour ne parler que de la récente et traumatisante histoire nationale, quatorze ans après l’indépendance, nous nous sommes, étripés durant un long conflit civil puis signé une Paix Définitive en 2001 violé par la partie gouvernementale. Malgré cela, nous ne voulons pas sombrer dans la violence politique qui a cours dans la région et ailleurs. La Paix civile actuelle nous est redevable mais elle ne peut perdurer. D’une manière sournoise et quotidienne, la violence politique pointe son nez, alimentée par la dépolitisation résignée du citoyen et le désespoir… De notre point de vue, la meilleure manière de lui faire barrage en 2013, c’est d’aller aux urnes ! En ne comptant que sur nos propres forces ! Bien avant le printemps arabe, nous avons initié un mouvement de contestation qui a ailleurs, chassé des dictatures bien plus fortes et puissantes qu’un R.P.P. en fin de règne. Ce qu’ont réussi les peuples frères d’Egypte, de Tunisie et d’ailleurs, notre peuple le peut parce qu’il le veut et persévère !
Chers concitoyens, nous devons exiger le retour au pays de nos frères bannis, condamnés sans autre formes de procès que l’arbitraire qui caractérise l’actuelle justice Djiboutienne, refuser l’arbitraire qui condamne à la dissolution un parti légalement constitué.
S’agissant du programme politique, il y a un Accord de Paix Définitive en souffrance, salué à l’époque par l’ensemble des partis politiques de la coalition au pouvoir, par tous les partis de l’Opposition, par la L.D.D.H. et par l’ensemble de la communauté internationale. Cet Accord a constitué l’ossature du programme politique aux Législatives de 2003 qui a remporté l’adhésion du peuple djiboutien. Il nous faut désormais le réactualiser sans l’édulcorer à l’aune de la nouvelle donne politique et de l’aggravation des conditions de vie de nos concitoyens. Inutile ici de vous faire l’affront d’un état des lieux que vous avez tant de peines à occuper.
L’Union sacrée est aujourd’hui impérative pour en finir pacifiquement et par voie des urnes avec ce pouvoir criminel qui n’a que trop duré .
De prometteurs pourparlers sont actuellement en cours au sein de toutes les forces démocratiques à Djibouti et dans la diaspora, pour réaliser cette Union Sacrée, qui autorisent une espérance réaliste d’une alternance responsable et pacifique en février 2013.
Aux Urnes Citoyens !
Mohamed Ali Abdou,
Secrétaire à la communication et porte-parole de l’A.R.D.
Fait à Djibouti, 10/10/2012.