OBSERVATOIRE POUR LES DROITS DE L’HOMME A DJIBOUTI
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COMMUNIQUE DE PRESSE
Condamnation lourde pour 3 leaders de l’opposition
Djibouti, le 10 mars 2013
Depuis le mercredi 20 mars, veille des élections législatives du 22 février 2013, nous assistons à une utilisation excessive et abusive de la force de police et de la gendarmerie contre des manifestants pacifiques, des arrestations et détentions arbitraires, des multiples violations des procédures judiciaires mais surtout la revivification d’un passé colonial jamais cicatrisé : apparition des barbelés devant le stade Gouled et présence massive de la police et de la gendarmerie dans la capitale.
Suite à la dénonciation par la coalition de l’opposition regroupée sous l’Union pour le Salut National (USN) des résultats provisoires déclarés par le Ministre de l’Intérieur, le pouvoir en place répond par des intimidations, des arrestations, des emprisonnements voire des condamnations face aux revendications de l’opposition.
C’est ainsi que Abdourahman Barkat God et Guirreh Meidal, membres fondateurs du MoDeL, formation affiliée à l’USN et Abdourahman Souleiman Bachir, personnalité très connue du paysage politico-social du pays ayant apporté son soutien à l’USN, ont été condamnés ce dimanche 10 mars 2013 à 2 ans de prison avec 18 mois ferme et 5 ans de privation des droits civiques. Ces peines lourdes qui frappent ces 3 hommes sont seulement la conséquence de leurs engagements politiques. En effet, cette décision injuste et inique qui touchent des hommes qui pour la plupart apparaissent aux yeux des Djiboutiens des modèles d’intégrité et d’abnégation, n’est que le verdict d’une justice crépusculaire.
D’autre part, Yacin Abdillahi Boulaleh, employé de Djibtelecom, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis alors que la présentation au parquet de Daher Ahmed Farah (DAF), président du MRD et porte-parole de l’USN et Maydane Abdallah, membre du MRD, a été reportée pour vice de procédure pour le mercredi 13 mars 2013.
L’ODDH condamne avec force la poursuite des intimidations, des arrestations et des détentions illégales des simples citoyens, des militants de l’opposition et des opposants depuis le 22 février 2013.
L’ODDH dénonce l’utilisation des tribunaux complaisants pour condamner 3 leaders de l’USN à des peines lourdes sur des accusations sans fondement dont l’objectif est d’éliminer de la scène politique certaines personnalités de l’opposition.
L’ODDH appelle au pouvoir public à trouver des voies et moyens pour sortir de l’impasse politique actuelle.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil