COMMUNIQUE DE PRESSE
L’enterrement de feu M. E. Rayaleh dans la clandestinité
Djibouti, le 01 septembre 2013
Nous avons appris ce dimanche 1er septembre 2013 avec consternation que la dépouille du défunt Mohamed Elmi Rayaleh a été déplacée de la morgue de l’hôpital Peltier vers le cimetière de PK12 sous la surveillance de la police. C’est le service de la voirie de Djibouti qui a été dépêché pour enterrer le défunt et cela s’est passé en catimini puisqu’aucun membre de sa famille, de ses proches et des amis n’ont assisté à cet enterrement.
Un droit à la vérité bafouée
Hier soir, sur la RTD (Radio Télévision de Djibouti), un communiqué du parquet a fait savoir que la justice ne tolérerait pas d’éventuelles récupérations politiques de la mort de feu Mohamed Elmi Rayaleh. Néanmoins, il est du devoir de la justice, dans de telles circonstances, de diligenter une enquête indépendante pour élucider les causes de la mort et de surcroit rassurer la famille qui jusqu’à présent a manifestement demandé une autopsie dans un centre agréé. C’est un droit légitime que nul ne peut contester.
Condamné pour son engagement
La mort de Mahamoud Elmi Rayaleh, professeur de français au Lycée public de Balbala, dans la prison centrale de Gabode soulève des multiples interrogations tant au niveau de sa condamnation pour ses opinions politiques que de sa détention dans une cellule très réduite au milieu des criminels notoires. Feu Rayaleh était un homme de foi engagé socialement et politiquement. Il était une cible très recherchée par la police et la gendarmerie ces derniers temps. En effet, Rayaleh fait partie de ce groupe des jeunes qui ont soutenu l’USN durant les élections législatives du 22 février 2013. Rayaleh avait cette force de conviction d’être un des initiateurs des manifestations après la prière des vendredis pour dénoncer la fraude électorale.
L’ODDH présente ses condoléances les plus sincères à ses parents, sa femme, ses enfants, ses proches, ses amis, ses collègues et à toute la communauté Djiboutienne.
L’ODDH condamne et dénonce cet enterrement en catimini du défunt Rayaleh sans la présence physique de sa famille.
L’ODDH est inquiet sur le sort des autres prisonniers en général et en particulier des prisonniers politiques vu les conditions de détentions.
L’ODDH demande la mise en place dans les meilleurs délais d’une commission d’enquête sur la mort de feu Mahamoud Elmi Rayaleh et sur les conditions de détentions à la prison Centrale de Gabode.
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice
Le Président de l’ODDH
Farah Abdillahi Miguil