La manifestation de la diaspora africaine de Paris réunie sur les terres de « Nuit debout » Place de la république le samedi 28 mai a commencé à 15 heures et a rassemblé deux cents participants jusqu’à 19 heures. Ce rassemblement a accueilli avec émotion les Djiboutiens interdits de rassemblement la veille vendredi sur la Place Tattegrain de Paris 16e face à la résidence de Guelleh.
Les compagnons de lutte rassemblés ce 28 mai provenaient, outre Djibouti, du Tchad, du Gabon, du Congo Brazzaville, du Congo démocratique, rejoints en fin d’après-midi par le Collectif « Souveraineté panafricaine » défilant dans le cadre de la Grande marche contre les massacres de la population congolaise.
A bas la Françafrique ! a été le mot d’ordre du jour des Africains rassemblés sur la Place de la république.
Premiers arrivés sur les lieux, les patriotes Tchadiens et Djiboutiens ont lancé les premiers slogans, dénonçant les mascarades électorales dans leurs pays respectifs et ailleurs en Afrique.
Abakar et Abdelkrim Yacoub ont présenté la situation au Tchad au lendemain des élections présidentielles autoproclamées par Idriss Deby Itno. Ils ont fustigé la pratique de la répression contre la société tchadienne et l’arrestation massive des opposants. Ils ont condamné la disparation depuis les élections de nombreux militaires suspectés d’avoir donné leur vote à l’opposition.
Le représentant de l’USN à son tour a rappelé le contexte des élections présidentielles d’avril 2016 à Djibouti où les formations de l’opposition qui y avaient participé étaient largement exclues des bureaux de vote et ne pouvaient témoigner des fraudes à ce niveau capital du processus électoral.
Le rappel des forfaits commis par Ismaël Omar Guelleh contre des citoyens réduits au silence ont éveillé l’intérêt des nombreux camarades africains qui croyaient formellement entendre parler de leurs propres pays.
L’évocation de la manifestation interdite du vendredi 27 mai face à la résidence du dictateur Guelleh à Paris a beaucoup fait réagir les démocrates africains, qui ont affiché une pleine solidarité et dénoncé ce déni de liberté sur le sol français.
Les animateurs du collectif « Souveraineté panafricaine » mené par sa présidente Blandine Diafutua et son infatigable animateur Jean Martin Sali, président du Résistant Combattant du Congo (RCK) ont délivré un discours éloquent sur la situation en République démocratique du Congo (RDC) et dans la sous-région de l’Afrique occidentale où les maux sont entremêlés, où les dictateurs coopèrent pour garder la main mise sur les richesses de ces pays.
Jean Martin a appelé à la chute de Kabila pour sauver les richesses du Congo, seule solution de couper les vivres des autres dictateurs de la région. Blandine Diafutua a rappelé les exactions que vivent les Africains dans tous les pays où ils se trouvent et appelé au sursaut de ce peuple meurtri et malmené.
Un représentant du Conseil national de la résistance et de la transition du Congo (CNRT-Congo), Mieri Mayoulou, a présenté à son tour la situation singulière du Congo Brazzaville où le dictateur Deni Sassou Nguesso, non content de se déclarer vainqueur à l’occasion d’une mascarade présidentielle, mène un génocide total contre la région du Pool dans le sud de son pays.
La communauté franco africaine a condamné mais sans aucun résultat sur le terrain. Mieri Mayoulou a demandé l’ouverture d’une enquête internationale pour faire la lumière sur le massacre dans le Pool.
Nina Mahoukou, du collège société civile du CNRT-Congo s’est exprimé à son tour sur le mal congolais dû à Denis Sassou Nguesso et a évoqué les combats des femmes contre ce fléau. Nina a rendu un hommage appuyé aux femmes djiboutiennes qui luttent contre l’impunité des viols commis par des soldats Djiboutiens et rappelé le travail effectué en commun entre femmes Congolaises, Djiboutiennes et globalement Africaines avec le soutien de l’organisation Équité.
Avant de lever la manifestation, les démocrates africains et leurs amis français se sont juré l’impossible pour que les auteurs des crimes commis en Afrique avec la complicité étrangère soient traqués, parce que les Africaines et les Africains ne doivent plus, non seulement ne pas profiter de leurs propres richesses, mais de surcroît, laisser leur vie dans les guerres qui s’engagent pour leur arracher ces richesses.
Maki Houmedgaba
Représentant de l’USN en France
Paris, le 31 mai 2016