Réalité numéro 95 du mercredi 5 mai 2004 |
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Sommaire
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Directeur de Publication :
ALI MAHAMADE HOUMED Codirecteur : MAHDI IBRAHIM A. GOD Dépôt légal n° : 95 Tirage : 500 exemplaires Tél : 25.09.19 BP : 1488. Djibouti Site : www.ard-djibouti.org Email : realite_djibouti@yahoo.fr
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Éditorial
IRAK :
OPERATION LIBERTE HUMILIANTE
Les troupes coalisées passent les croupes en revue : ainsi aurait pu s’intituler les tristes déboires que les forces d’occupation connaissent ces temps-ci en Irak. L’affaire est on ne peut plus regrettable, tant est remise en cause, du fait que les armes de destruction massive demeurent désespérément introuvables, la seule justification pompeusement civilisatrice de la guerre contre le tyran Saddam.
Imaginez : les prétendus soldats-missionnaires, généreusement venus irriguer de leur sang les sables du désert irakien pour dispenser les vertus de la démocratie aux bédouins indigènes, pris en flagrant délit de sévices de tous ordres contre leurs prisonniers sans jugement d’une guerre sans nom. Dire que ces traitements inhumains et dégradants constituent une violation flagrante des conventions de Genève est un doux euphémisme : on chercherait en vain une quelconque légalité dans cette croisade d’un genre nouveau. Donc les soldats américains et anglais auraient été photographiés en train de torturer leurs prisonniers irakiens : certaines photos comme celles de dizaines d’hommes entassés nus les uns sur les autres ou encore d’un soldat anglais en train d’uriner sur un prisonnier, ont été courageusement retransmises en boucle même par les télévisions américaines. C’est courageux d’infliger aux siens le spectacle de tels comportements de délinquants du Bronx car, autant le black-out illégal qui entoure les prisonniers de Gantanamo ne gêne que quelques organisations de défense de droits de l’Homme, autant la bonne conscience de ceux qui s’estimaient en état de légitime défense après le 11 septembre est durablement ébranlée au spectacle de cette barbarie.
Leur médiatisation à outrance donnant à ces tortures les allures d’une banalité massive et quotidienne, qui ne sont pas loin de rappeler les atrocités commises par les forces sionistes au prétexte de la lutte contre le terrorisme palestinien, il est difficile de ne plus comprendre alors pourquoi les États-unis sont à ce point détestés dans le monde arabe et ailleurs. Mais, autant que la faiblesse d’une certaine nature humaine encline à humilier le faible, surtout quand il n’est pas en position de pouvoir se défendre, ces traitements sauvages s’expliquent : c’est une façon comme une autre pour ces militaires d’évacuer leur stress et de venger leurs frères d’armes tués dans quelque embuscade. Le drame, c’est que l’on ne peut même pas supposer que ces bourreaux d’occasion s’estimaient impunis, conscients qu’ils étaient du fait qu’ils ne sont justiciables devant aucune juridiction internationale. Comme quoi, certaines armées régulières d’Afrique ou d’Asie ne sont pas les seules à ignorer le droit international relatif à la protection des civils ou des prisonniers de guerre.
Dans ces conditions, on voit mal les Nations Unies s’investir politiquement dans un territoire occupé où des forces d’occupation n’auraient aucun compte à leur rendre. Les préoccupations de leur Secrétaire Général quant aux terribles affrontements entre forces de la Coalition et population irakienne n’en sont que plus justifiées. Pour sa part, le Président Bush, en campagne pour sa réélection, n’avait certainement pas besoin d’une si mauvaise publicité venant de si pitoyables soldats-ambassadeurs, mais ceci est une autre histoire : il ne fait aucun doute que l’état-major américain sanctionnera sévèrement ses coupables mais aussi victimes expiatoires d’une campagne irakienne qui relève chaque jour un peu plus de l’erreur politique. Le mal est déjà fait et les États-unis paient aujourd’hui pour leurs maladresses successives : pour avoir trop diabolisé l’irakien moyen qui n’était qu’un simple rouage du totalitarisme du parti Baas, et peut-être trop sûrs de leur supériorité civilisatrice, les Coalisés ont refusé d’efficacement associer ceux qu’ils prétendaient libérer et responsabiliser. Car, à la vue de telles tortures, tout homme digne de ce nom ne pense malheureusement qu’à une seule chose : se venger, quitte à y laisser sa peau
A moins d’être comme certains torturés djiboutiens adulant leur bourreau. Parce qu’il est plus confortable de voir la paille dans l’œil du voisin plutôt que la poutre dans le sien, on se scandalise plus facilement à la vue d’Irakiens humiliés par les Américains qu’au souvenir des centaines Djiboutiens sauvagement, gratuitement et impunément torturés par le SDS. Sans oublier d’autres centaines d’innocents civils froidement assassinés par les troupes gouvernementales.
Au moins, la torture des Irakiens ne restera pas impunie et, par-delà les vicissitudes de la mesquinerie humaine, c’est cela la Démocratie : refuser l’impunité. N’en déplaise aux faux démocrates protecteurs des méchants.
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Brèves nationales
Dos-d’âne à Obock :
Pas si bête !
Nous n’avons toujours raison de blâmer l’inefficacité des administrations régionales : à défaut de compétences, on peut au moins leur reconnaître une bonne volonté impuissante. Ainsi, suite au décès d’un enfant écrasé par un militaire chauffard sans permis au volant d’un véhicule aux freins défectueux, les autorités du district d’Obock ont décidé de prendre en mains un problème qu’elles croient cruciales et prioritaires : rationaliser la circulation routière dans le chef-leu de ce district. Donc, pour remédier aux ardeurs des fous du volant, il a été décidé de mettre des dos-d’âne à toutes les intersections jugées dangereuses dans cette ville où les véhicules roulant se comptent sur les doigts des deux mains.
Bref, des dos-d’âne dissuasifs auraient été mis en place pour protéger les inoffensifs piétons des ardeurs meurtrières des assassins sur quatre roues. Sans douter des bonnes intentions officielles, le seul problème c’est que ces dos-d’âne sont de sable sur des « ruelles » elles-mêmes ensablées. Pour la simple raison qu’il n’y a pas un seul mètre de chaussée goudronnée dans le district d’Obock : quand chaussée réservée aux automobiles et trottoirs réservés aux piétons sont à ce point indifférenciés, à quoi bon construire des dos-d’âne temporaires ? Par définition, leur sable disparaîtra à la prochaine pluie ou au prochain Khamsin.
C’est tout l’art de mystifier en proposant de fausses solutions à de vrais problèmes. Si le ministère concerné commençait à goudronner les rues d’Obock et donnait aux piétons de cette ville des trottoirs où ils pourraient se sentir en sécurité et des chaussées clairement délimités où les conducteurs sauraient qu’ils doivent rouler, ce serait un grand pas dans la rationalisation de cet espace urbain.
Cette pitoyable histoire n’est pas sans rappeler une autre, peu connue. Dans les bidonvilles d’une ville dont nous tairons le nom par pudeur, un énorme taureau s’est retrouvé bloqué dans la porte d’une maison dans laquelle il voulait s’introduire.
Ne pouvant ni reculer ni avancer, les simples propriétaires de cette humble masure ont illico presto fait appel à la sagacité de leur chef de village pour résoudre cette énigme digne du sphinx Œdipe. Après un temps incalculable de réflexion à s’en exploser les méninges, ledit chef du village a trouvé la solution-miracle : « détruisez tout ce côté de la maison et libérez le taureau » leur ordonna-t-il.
Et tout ce côté de la maison en planches fut détruit sur-le-champ. Une fois la maison détruite, le bœuf intempestif fut libéré : il ne restait plus qu’à reconstruire la misérable demeure. Et c’est là que les habitants du quartier, et sujets de ce providentiel chef du village se mirent à pleurer à l’unisson. Modeste comme tout chef providentiel qui se respecte, ledit chef demanda à ses sujets le pourquoi de leur émoi sanglotant.
Ce à quoi ils répondirent tout autant à l’unisson : « après ta mort, oh chef omniscient, qui nous donnera des conseils aussi éclairés que les tiens ? ».
Attendre du RPP et de ses serviteurs des conseils ou des actions aussi inutiles que le prétendu miracle de ce chef de village, c’est tout simplement prendre des vessies pour des lanternes.
Au secours, Abou Nawas !
Palmiers de DjibNet :
Le planteur s’est-il planté ?
Pour le cinquième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de l’actuel Chef de l’Etat, la société DjibNet, ayant le monopoles du numérique, avait « généreusement » décodé toutes les chaînes à la population que ne desservent plus les antennes à 10.000 FD qui avaient renfloué ses caisses.
Pour plaire davantage à qui de droit, et au mépris d sa propre politique commerciale, voilà que la semaine dernière, avec la seule concertation de la présidence dit-on, cette société s’est furieusement mise à planter des palmiers le long de certaines routes de la Capitale empruntées par le cortège présidentiel, à ses frais.
Nous savions que cette société était spécialisée dans le domaine de la retransmission satellitaire, mais personne n’aurait jamais douté qu’elle émargeait aussi aux travaux publics au jardinage. Son œuvre caritative au seul profit des yeux du couple présidentiel a failli plonger une partie importante de la Capitale dans l’obscurité.
En effet, causant une catastrophe technique en creusant des trous destinés à recevoir ses plantes, DjibNet a sectionné un câble électrique par lequel transitaient 63.000 kva, sur la route du port, côté Marabout, quelques mètres en face du restaurant Longchamps.
Cette société subitement bienfaitrice n’aurait consulté aucun plan cadastral avant d’entamer ses travaux écologiques. Malheureusement l’accident causé par cette intervention coûtera plus cher que les projets d’embellissement entrepris.
A vouloir transformer en une « promenade des Anglais » l’itinéraire emprunté par le Chef de l’Etat, DjibNet récoltera dit-on une facture bien salée pour la réparation de ses maladresses.
En effet, l’EDD n’ayant formé aucun technicien pour ce genre d’intervention depuis l’indépendance, il a fallu faire appel à des compétences étrangères, matériellement et techniquement mieux préparés.
Les techniciens français auraient exigé, la mise en place de tentes climatisées sur le chantier pour pouvoir travailler dans des conditions supportables, tant pour eux que pour le précieux matériel technique.
En voulant plaire, DjibNet aurait ainsi causé non seulement des dégâts gravissimes mais failli tuer ses propres travailleurs, en raison de la puissance du voltage du câble. Pour le reste, il est à se demander qui paiera cette facture certainement astronomique : l’EDD ou DjibNet ?
Depuis trois mois le pays enregistre des délestages importants, avant l’arrivée de la canicule et malgré les investissements étrangers opérés pour pallier à la situation de « Djibouti, une capitale dans les ténèbres » connue il y a tout juste 4 ans, voilà que la folie des grandeurs a failli replonger la Capitale du pays dans l’obscurité. Pas trop Net comme travail…n’est-ce pas ?
Culture du culte de la personnalité :
Des portraits peu flatteurs
Connaissant la propension du grand chef à rechercher les flatteries en tout genre, certains griots en mal de reconnaissance ou tout simplement avides de bakchich s’échinent à plaire par tous les moyens au candidat en campagne.
Ainsi, à l’entrée de Tadjourah un curieux portraitiste à mis plus de 24h à dessiner et peindre une image grandeur nature du grand timonier. Les automobilistes se rendant dans la ville blanche ou la quittant pourront ainsi admirer depuis le 1er mai dernier un portrait épique de l’homme providentiel au niveau du PK 3 de Tadjourah. Le drame c’est que les commissaires des autres districts seront désormais obligés sous peine d’être mal vus de disposer eux aussi des portraits du grand timonier à l’entrée et à la sortie de leurs villes respectives.
Si le culte éhonté de la personnalité inconnue sous nos cieux est une ridicule constante de l’actuel mandat présidentiel, qui paiera alors la facture certainement salée de ces dessinateurs en herbe recrutés ou pas ?
Ainsi va la campagne maladroite et coûteuse de celui qui a fait don de sa personne (à défaut d’autre chose) au peuple Djiboutien qui ne lui en demandait pas tant.
Riz Indien invendu :
Epilogue ?
Alors que les médias gouvernementaux éberlués nous apprennent généreusement que l’Etat a reçu une aide financière japonaise de l’ordre de 230 millions de nos francs destinée à l’achat de riz, nous avons pour notre part appris effarés et en sueur que cette somme serait en réalité destinée à racheter le riz indien invendu et pourrissant en stock depuis plusieurs mois.
Quant à l’UNFD, Organisation Gouvernementale promue humanitaire, il est regrettable de mettre à son passif la détresse des milliers de sinistrés du quartier de Djebel qui n’ont pas vu l’ombre d’une quelconque assistance humanitaire alors que des non sinistrés, mais réels nécessiteux, à cause de la mauvaise gouvernance auraient été largement approvisionnés.
Quoi qu’il en soit, nous appelons les bailleurs de fonds à faire preuve de la plus grande vigilance quant à la véritable affectation de leurs fonds imprudemment confiés à un régime foncièrement prédateur.
Une vraie Opposition :
Qui veut le bien…
Notre propos ici n’est pas de répondre aux pamphlets enragés à l’approche d’échéances électorales dans la presse officielle. Il nous semble toutefois nécessaire par respect tant pour notre (é)lectorat qu’à nos adversaires d’élever le débat en le centrant sur les sujets qui préoccupent au quotidien nos concitoyens.
La presse officielle nous apprend que la campagne pour les élections présidentielles est prématurément lancée par le candidat à sa propre succession qui dispose il est vrai, à cet effet des fonds publics.
Dont acte ! Avec son célébre tact, le Premier Ministre questionné sur son bilan (ou le bât blesse) par le journaliste de « Gros Plan » répondait qu’une de ses réalisations depuis sa nomination avait été d’interdire l’accès au parking de la Cité ministérielle aux véhicules privés ; tandis que s’agissant des prochaines échéances électorales (législatives 2003), il prédisait : « le RPP raflera tous les sièges ».
L’histoire retiendra que dans ce cas d’espèce, il s’est effectivement agit de rafles.
Un journaliste de « La Nation » que nous continuons de considérer comme griot (malgré lui ou en toute bonne foi peu importe, car c’est son droit), tantôt imprécateur (en dénigrant les rédacteurs de « Réalité » qui ne jouent pourtant pas dans la même cour que lui, tantôt oracle, nous annonce d’ores et déjà que l’électorat (chaque jour plus nombreux) de l’opposition ne pourra empêcher Ismaël Omar Guelleh de rempiler à sa façon pour six ans. Ne crachons pas sur l’avenir !!!
S’il nous arrive fatalement d’épingler certains responsables (ou pas) dans nos colonnes, c’est toujours soit pour toucher du doigt ce qu’ils personnifient, soit le plus souvent pour critiquer leurs choix, décisions… qu’ils sont amenés à prendre dans l’exercice certainement rendu difficile par la mauvaise gouvernance, de leurs fonctions.
Diinta iyo Nolosha :
Une (é)mission de salubrité publique
Même si la posture tantôt obséquieuse, tantôt conciliante, parfois polémique (selon les invités) du journaliste n’est pas exempte de critiques. « Gros Plan » suscite chez les téléspectatuers une curiosité de la chose publique qui élève la conscience politique de nos concitoyens. A notre grande satisfaction, l’émission « Diinta iyo Nolosha », bien que calquée sur « Al Diin Wal Hayat » d’Al-Jazirah en est une heureuse réplique.
Animée par M. Abdourahman Bachir dans la langue somali que beaucoup veulent bien comprendre, contrairement à certains responsables méprisant ouvertement telle autre langue locale et ses locuteurs, l’Iman comme l’émission forcent notre estime, même si d’autres imams doivent être relevés de leurs fonctions. Il n’est pas question de « fesser » les femmes ni attenter à la vie d’autrui pour bâtir une impossible nation islamique.
Par contre, l’Iman qui force notre intéresse prêche avec un verbe éloquent et érudit sur la nécessité de conformer leurs actes aux prescriptions coraniques et à la Sunna (jurisprudence) du dernier des Prophètes. Ses prêches sont œcuméniques car on les retrouve tant dans la Bible, la Thora (10 commandements), que le Boudhisme…
Ne mentez pas, ne volez pas, ne forniquez pas… Notre iman prend bien soin de préciser que seront ici-bas et dans l’au-delà, les plus exposés à la punition divine surtout les responsables : AL-MAS’UULIIN !
Ambouli-Djebel :
Les sinistrés oubliés
Le quartier populaire de Djebel est un de ceux ont payé le plus lourd tribut aux crues dévastatrices du mardi 13 avril. A l’heure où le régime prétend avoir porté assistance aux sinistrés de la Capitale, ce sont des dizaines de pères de famille, furieux qui ont alerté notre journal sur la coupable négligence des autorités (l’UNFD) à leur égard. En effet, il se murmure que de faux sinistrés auraient largement bénéficié d’une aide humanitaire indue, les véritables sinistrés de Djebel ayant tout perdu crient leur désespoir et leur colère plus de trois semaines après les inondations catastrophiques.
Nous exhortons donc la nouvelle organisation décrétée humanitaire qu’est l’UNFD à porter une assistance de toute urgence aux sinistrés injustement oubliés de Djebel.
Les fonds ne manquent pas puisque le Prince saoudien AL-WALEED BIN TALAL aurait généreusement contribué en remettant au Chef de l’Etat un chèque de plus de 80 millions de nos francs en faveur des sinistrés de Djebel et d’ailleurs.
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Grande braderie au RPP
ON LIQUIDE MÊME SES AMIS POLITIQUES !
Décidément, c’est à se demander si certains dirigeants djiboutiens n’ont pas des intérêts financiers dans Jeune Afrique/L’Intelligent, au point d’en squatter l’équipe rédactionnelle. Ainsi, après son Premier ministre qui y a étale l’étendue de ses lacunes, c’est au tour du Chef de l’État de s’y fendre d’une interview. Même si la seconde partie en a malheureusement subi une déprogrammation de dernière minute (elle devait paraître cette semaine, comme quoi les priorités fluctuent), les propos rapportés par le journaliste (ainsi que ses commentaires pour le moins approximatifs) montrent à quel point l’affaire Borel donne ici lieu des excès, disons bizarres. Ainsi, au prétexte de gommer un arrière-plan de la mort du juge français, le Chef de l’État relance imprudemment ce qui, de toute évidence, n’est que la vérité de sa Justice : l’attentat du Café de Paris aurait été commandité par M. Aden Robleh Awaleh. C’est Sauve qui peut : le premier canot est pour le capitaine !
« Ecoutez : Borel était conseiller technique auprès du ministre de la Justice, en charge de la rédaction du code pénal et de la formation de nos magistrats. Il n’a jamais eu à connaître de l’affaire du Café de Paris, qui est intervenue avant son arrivée. Cet attentat, dont les auteurs ont été jugés et condamnés, a été commandité par Aden Robleh et ses camarades à partir d’Addis-Abeba. Les français, qui ont enquêté en long en large et en travers sur ce dossier, savent tout cela mieux que quiconque.
Croyez-vous sérieusement que,s’ils me soupçonnaient d’avoir participé à un acte terroriste dirigé contre leurs ressortissants, ils seraient restés les bras croisés ? ».
Le Chef de l’Etat aurait pu pousser le courage jusqu’à révéler au journaliste apparemment sans grande information que ledit commanditaire de cet acte terroriste, qui a coûté la vie à un petit enfant français, est aujourd’hui député « élu » sur la liste de la majorité présidentielle.
Quoique les parlementaires du monde entier n’auraient que moyennement apprécié de savoir qu’un de leurs collègues tua en son temps.
Passons, car l’essentiel n’est pas donc ici dans les conséquences de la fraude commise par le pathétique Conseil Constitutionnel, mais plutôt dans l’environnement de cet attentat et le déroulement de son procès. Petit retour en arrière.
Journée chaude au Tribunal de Djibouti : un homme, pourtant solidement maintenu par ses collègues agents du SDS (Service de Documentation et de Sécurité) venus l’aider à « spontanément » témoigner manu militari contre M. Aden Robleh, s’arrache à ses anges gardiens et s’enfuit précipitamment. Le procès de l’attentat du Café de Paris venait de perdre son seul témoin à charge.
Par contre, le commanditaire présumé était bel et bien présent, campant avec son éternelle canne sculptée et tenant à fermement clamer son innocence. Sans convaincre ses juges : ils le reconnurent comme le commanditaire de l’attentat du Café de Paris et le condamnèrent six ans de prison… avec sursis ! Les mauvaises langues disent déjà que Ben Laden, commanditaire de milliers d’assassinats, a tout à fait tort de se cacher puisque, à ce tarif, il ne risquerait que le sursis. Les spécialistes du droit nous arrêteront si nous sommes dans l’ignorance, mais il nous semble bien que ce soit le seul cas recensé du commanditaire d’un attentat, reconnu coupable et condamné à une peine moins sévère que celles infligées à ses exécutants.
Si le Chef de l’Etat ne voit pas le ridicule de la situation (le commanditaire d’un assassinat devenant élu du Peuple et dont le casier judiciaire est à nouveau mis en exergue) c’est qu’en fait les choses sont un peu plus compliquées que cela et la culpabilité de M. Aden Robleh loin d’être établie.
Revenons donc aux aspects plus ou moins ignorés des dramatiques développements de cette douloureuse soirée de septembre 1990 où la mort attendait un innocent enfant (peut-il en être autrement quand il s’agit d’enfant ?) à la terrasse d’un café de Djibouti, sur la Place du 27 juin. On s’en souvient encore comme si c’était hier : certains milieux français invitaient gentiment la communauté martyrisée à faire confiance en la Justice djiboutienne. Drôle de médiation : on ne leur avait rien demandé et nul ne comprenait pourquoi ils se mêlaient d’une affaire strictement djiboutienne, au moins pour ce qui concerne les torturés, les victimes collatérales.
Pas si strictement djiboutienne que cela : l’acharnement des tortionnaires de la police politique (le SDS, donc la Gendarmerie) contre une seule composante de la communauté djiboutienne (des familles entières, père, mère et enfants ont été sauvagement torturés et tous les torturés ( des centaines dont certains sont morts des suites de ces sévices) ont été aussitôt relâchés sans autre forme de procès) place d’emblée cet attentat dans le cadre d’un conflit qui, pour être djiboutien, n’en a pas moins une dimension régionale.
Surtout quand on se souvient que la périphérie de la Capitale avait été quelques mois auparavant le théâtre de violents affrontements intercommunautaires, au cours desquels les forces de l’ordre n’ont pas joué un rôle exemplaire, il est bien évident que le repositionnement des forces tribales au lendemain de la chute de Siad Barré, était un enjeu crucial pour le régime djiboutien dont les prétentions territoriales sur le Nord de la Somalie étaient un secret de Polichinelle. En fait, l’atmosphère était si tendue que beaucoup savaient (dont les services secrets français) qu’un attentat se préparait contre les intérêts français et l’Irak n’y serait pour rien.
Et M. Aden Robleh, dans tout cela ? On voit mal en quoi attenter aux intérêts d’une France si omniprésente à Djibouti aurait utilement servi son combat politique d’exilé. Surtout qu’après la Capitale éthiopienne, il a longtemps résidé en France, jusqu’au déclenchement du conflit armé opposant FRUD et troupes gouvernementales. Ironie de l’Histoire : c’est à la suite d’une amnistie générale décrétée par le régime pour appâter les exilés qu’il est revenu à Djibouti pour fonder un parti politique aussitôt légalisé. Amnistie générale dont les juges djiboutiens lui ont interdit de se prévaloir au moment de son procès : il paraît qu’aucun texte de loi ne l’a formellement consacrée.
Les langues se délieront un jour ou l’autre et l’on verra (sans parler de l’évasion aussi spectaculaire que suspecte de la prison de Gabode du principal suspect) à quel point sont suspectes la mansuétude du régime à l’égard de certains et la condamnation de M. Aden Robleh, elle-même suspecte au double titre de sa légèreté aux deux sens du terme. Donc, s’il y a malheureusement eu mort d’un enfant français, l’environnement général de l’attentat du Café de Paris montre (les centaines de torturés tous d’une même communauté et le contexte régional d’une dictature de Siad Barré en plein effondrement) que son mobile ne concerne aucunement la France. Si Borrel a découvert quelque chose, c’est peut-être cela, et autre chose qui gênait certains milieux typiquement français, à commencer par le point d’honneur hexagonal à respecter ses engagements avec les dictatures incorrigibles.
Les Djiboutiens n’oublient pas que, pour avoir découverts des cadavres découpés en morceaux dans les poubelles du SDS (Brigade Nord de la Gendarmerie) la France avait un moment suspendu sa coopération militaire avec les autorités djiboutiennes : nos torturés innocents et nos civils massacrés itou innocents auraient certainement apprécié un tel égard : tout le monde aurait alors apprécié à sa juste et constante mesure la sollicitude de la France à l’égard de Djibouti.
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LA FRANCE SPONSORISE QUI ?
« Il y aura ici, dans un an, une élection présidentielle à laquelle certains, à Paris, souhaitent sans doute que je ne me présente pas ». par cette petite phrase, le Chef de l’Etat a clairement laissé entendre au journaliste de Jeune Afrique/L’Intelligent que l’ancienne puissance coloniale s’estime encore en droit d’influer sur la politique intérieure de son ancienne colonie. Ce qui n’est pas tout à fait faux : on voit mal la France assister placidement à la montée en puissance (bien improbable) d’un leader politique lui demandant de démonter sa base militaire.
A cette assertion présidentielle fait comme par hasard écho l’approximation (certainement pas gratuite du journaliste) qui ose écrire dans une ignorance dont la suffisance sidère : « Le Parti socialiste, les verts, les communistes et la communauté des ONG n’ont, il est vrai, jamais porté dans leur cœur cet ancien commissaire de police (ex-chef de cabinet du président Gouled Aptidon) auquel ils ont toujours préféré l’éternel opposant Ahmed Dini ».
Que certains milieux français n’aiment pas l’un, rien de plus normal. Mais qu’ils préfèrent l’autre, encore faut-il le démontrer, ce qui est loin d’être évident. Pour n’avoir pas cherché à scrupuleusement s’informer auprès des horizons les plus divers, M. François Soudan, journaliste de Jeune A Fric, s’est mesquinement condamné à ignorer des faits que tout le monde connaît à Djibouti, sans même insister sur l’illogisme qui consiste à prétendre qu’une puissance coloniale puisse ne pas aimer un de ses plus zélés policiers. Judas s’en retournerait sûrement dans sa tombre
Ainsi, les pauvres électeurs djiboutiens infantilisés ont assisté, impuissants, à la visite d’un Ministre françaisen exercice (celui de la Coopération en l’occurrence) au domicile privé de Haramous de celui qui n’était à l’époque que candidat à la présidentielle et accessoirement Chef de cabinet de la présidence : comme l’a lui-même écrit quelque part dans son premier livre un ministre en exercice de l’actuel gouvernement, la France a voté en faveur de M. Ismael Omar Guelleh ! De même, ce journaliste aurait également su, pour avoir sillonné l’Afrique, que le successeur de Gouled est certainement le seul Chef d’Etat africain dont l’élection ( si on peut parler l’élection ) a été saluée par un survol « sans franchissement du mur du çon » de sa résidence privée par des Mirage français : si ce n’est pas de l’adoubement en bonne et due forme, c’est à désespérer du bon sens.
Quant à M. Dini, ce journaliste peu au fait des turbulences de la vie politiques françaises, ignore certainement toute la répulsion que ce dernier inspire à la France, depuis les années 60 où il a décidé de africianiser l’administration territoriale.
Comme il ignore, par exemple, la politique de deux poids, deux mesures de la France dans nos drames intérieurs : alors qu’il se contentait de simplement « désapprouver » le massacre d’Arhiba du 18 décembre 1991, le Quai d’Orsay avait énergiquement « condamné » l’attaque du FRUD contre les infrastructures portuaires en mars 1993.
On appréciera la nuance plus que sémantique et le respect accordé aux tueurs de civils profitant d’une impunité internationalement accordée.
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Une journée syndicale sans syndicat
(article manquant).
Lettre ouverte à la Première Dame
PRESIDENTE DE L’UNFD
Djibouti, le 2 mai 2004
Madame,
Suite à votre visite effectuée il y a trois semaines à Arhiba pour faire le point de la situation après les inondations causées par l’Oued d’Ambouli, nous avons la tristesse de vous informer que rien de tout ce que vous nous avez octroyé pour l’assistance du quartier, en matière de vivres et de biens, n’est parvenu aux ayants-droit légitimes en l’occurrence les sinistrés et les nécessiteux.
Par contre, les soi-disants responsables, en tout cas non reconnus par l’ensemble des habitants que vous avez eu l’occasion de rencontrer lors de votre tournée en furent les principaux bénéficiaires dont nous retenons essentiellement du Président de l’annexe RPP ayant marchandé les dons en particulier les matelas reçus et du chef de quartier.
Ces derniers s’étant entendus comme larrons en foire ont détourné cette aide avec la complicité de la coordination des associations alimentaires de ce quartier. Ces derniers nous ont invité à leur obscure et hâtive réunion afin de nous salir les mains, mais nous avons solennellement décliné leur proposition d’une responsabilité partagée compte tenue de l’insuffisance honteuse de ces dons.
En vérité, la rédaction de cette lettre est la conséquence d’un mécontentement général et généralisé de la population révoltée contre la mauvaise foi des figurants politique et associatif de notre quartier. La goutte d’eau qui a fait déborder la vase étant le dramatique événement du 1er mai. En effet, ce jour-là, quelques jeunes excités et exaspérés par le vol anticipé des vivres et des biens opéré par les prétendus responsables sus-cités se sont rendus coupables de la prédation du quart des dons humanitaires, infiniment insuffisants faits au nom de la pauvre coordination, dépourvue de moyens logistiques et sécuritaires, dans l’intention machiavélique de camoufler leur vol en jetant la responsabilité sur le dos de toute une population pourtant d’accord sur le renvoi de ces dons à l’UNFD. La porte défoncée, quelques sacs de riz, de farine, cartons de lait en poudre, de tomate, des jerricans d’huile végétale ont été dépouillés.
Mais tout le monde n’est pas dupe d’une telle supercherie, d’une machination élaborée par une bande d’escrocs profiteurs construisant leur paradis sur la misère d’une population qui ne revendique pas les dons à cause des crues passagères de la dernière fois. Arhiba est quotidiennement sinistré par les égouts nauséabonds des fosses septiques débordant constamment, jusqu’à constituer de véritables marées provoquant tant d’épidémies et fléaux dont les victimes dépassent plusieurs centaines durant cette dernière décennie.
Certes, vaine fut leur simulation et leur désir de semer la zizanie entre des gens unis par la misère.
Pour notre part, en tant que jeunes d’Arhiba, nous regrettons, Madame, que vous ayez rendu visite aux faux responsables de la cité, un acte qui fut hautement préjudiciable aux véritables nécessiteux.
Par conséquent, au nom de l’Union des Jeunes d’Arhiba (UJA) représentant la réelle volonté populaire, tout en accusant formellement ces responsables, nous vous prévenons que désormais nous ne reconnaissons plus officiellement la Coordination des associations, le Chef du quartier et les membres du siège du RPP tels que Monsieur LOITA et KAMIL « AYTILEH ».
Aussi, nous exigeons d’avoir un Chef de quartier choisi par la population, et une nouvelle coordination impliquant les jeunes du quartier, puisque non seulement les dirigeants de ces associations représentant la coordination n’habitent pas tous le quartier, mais ils sont aussi détourneurs des aides récupérées au nom de notre cité et nous demandons enfin la dissolution du Comité du RPP en échange de quoi nous vous promettons le dialogue.
Pour cela, nous sollicitons une entrevue avec vous, afin de vous soumettre les véritables doléances de ce quartier qui souffre depuis plus d’une décennie.
En attendant, veuillez agréer, Madame, l’expression de nos sentiments les plus distingués.
L’Union des Jeunes d’Arhiba
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Les Hooligans politiques : dis moi qui est ton maître !
Pour le plus grand malheur de la beauté du sport, les hooligans semblent être de retour dans les stades d’Europe, en France et en Italie pour le moment. Ceux dont les débordements avaient tragiquement discrédité le football anglais dans les années 80 s’évertuent aujourd’hui à transformer les gradins en rings. Si de tels excès sont extrêmement circonscrits là-bas, il y a malheureusement à Djibouti une autre forme de hooliganisme qui est inscrite dans la durée et imposée par les derniers soubresauts d’un parti unique qui n’arrive pas à s’adapter : c’est le hooliganisme politique. Les deux caractéristiques des hooligans politiques à la djiboutienne, c’est la provocation extrémiste et le mépris de l’adversaire.
La seule chose qu’il est impossible de nier aux hooligans des stades d’Europe, c’est qu’ils adorent le sport. A tel point qu’ils ne supportent pas de voir leur équipe en difficulté et que, de toutes les façons, ils se croient obligés de jouer une troisième mi-temps avec un spectacle sanguinolent. Et bien, on retrouve le même penchant à la provocation et le même mépris du fair play chez les hooligans politiques djiboutiens, à la différence près que ces derniers se prennent maladivement au sérieux.
Ainsi, nos lecteurs se souviennent que dans un numéro de juin 2002, nous avions démontré dans un article intitulé « Hymne national … à l’intolérance » que les paroles de l’hymne djiboutien étaient totalement anticonstitutionnelles en ce qu’elles établissaient une ségrégation linguistique entre les citoyens, et illégales en ce que leur adoption ne découle d’aucun texte de loi. Savez-vous quelle a été la réponse du régime à des critiques que nous voulions contribuer à une réelle construction de la Nation Djiboutienne ? La voici : lors des cérémonies du 25ème anniversaire au Stade Hassan Gouled, au moment où retentissait l’hymne national chacun pouvait voir le Chef de l’Etat et quelques-uns de ses ministres en reprendre à tue-tête les paroles anticonstitutionnelles et illégales, tandis que le Premier ministre et certains ministres-citoyens de seconde classe, ignorant des paroles sans sens dans leur langue maternelle (un décret présidentiel n’ayant pas été pris pour les y obliger), baillaient aux corneilles, ou aux mouches, c’est selon. Alors que la violence physique illégitime des hooligans d’Europe est unanimement condamnée, la violence symbolique de nos hooligans politiques qui trouvent normal que des ministres et une importante frange de la communauté nationale soient dépossédés du sens de leur hymne national, laisse dubitatif quant aux réelles intentions de ces dirigeants provocateurs pour construire une identité nationale respectueuse de ses différences : quand on pense que La Marseillaise avait le même sens pour tous et que M. Ali Aref s’exprimait en français à tous les habitants du Territoire lors de ces déclarations officielles, il y a comme une régression dangereuse pour l’avenir.
Second exemple : nous avions également critiqué, dans le respect de la stricte neutralité normalement attendue de tous les fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions et se disant au service de l’intérêt général. Nous avions même pris le récent exemple du Directeur de l’OPS (nous aurions pu prendre celui du Directeur de l’ONED) qui offrait à la population du Day un poste téléviseur et un groupe électrogène (à essence avions-nous précisé, libres à eux d’acheter le carburant. Quelle fut la réponse de ce régime qui empêche tout libre exercice du droit syndical ? La voilà : le fonctionnaire dont la malléabilité est proportionnelle à ses ambitions, a été vu à la télévision la semaine suivante mystifier les populations de Hanlé pour le compte d’Un Chef de l’Etat qui ne les considère même pas djiboutiennes et qui bloque encore leur accès aux pièces d’identité nationale. Provocation généreusement mise en scène par la RTD et qui avait un objectif principal : montrer qu’à partir du moment où l’on se met au service du Président de la République, l’on est assuré de bénéficier de l’impunité la plus totale. Preuve la plus flagrante que le régime peut ignorer la loi quand il s’agit de délits commis par des serviteurs zélés.
On pourrait montrer la même disposition provocatrice dans la suite donnée au scandale du riz indien détourné par la Présidence il y a quelques mois : au lieu de vérifier la véracité (inconstatable au demeurant) de nos assertions et de punir les indélicats comme il se doit, la Présidence a trouvé le moyen de prouver l’impunité de telles indélicatesses. Ainsi, suite aux récentes inondations qui ont frappé la Capitale, le régime a fait appel à l’aide internationale en avançant une facture exactement équivalente à la valeur du riz détourné…
Bref, face à de tels actes de provocation, nul ne doit s’étonner que des plumes soient de temps en temps sollicitées pour insulter l’adversaire : qui ne se respecte pas ne peut pas respecter autrui. Ainsi, le lecteur du journal gouvernemental « La Nation » a-t-il coutume d’y lire (il s’en serait certainement passé) de violentes lignes insultant, au gré des commandes partisanes du RPP, donc de son Président, tel ou tel opposant. Après les leaders classiques de l’UAD, ce sont les membres de la rédaction de notre hebdomadaire qui ont eu droit la semaine dernière à ce qui osait se présenter comme un aimable conseil d’un ami. Laquelle rédaction a au moins une prétention : celle de ne pas compter des impolis au nombre de ses amis !
Par respect pour nos lecteurs, nous ne répondrons pas ici à ces écarts de langage : le seul fait que le Chef de l’Etat demande à ses plumes mercenaires de nous insulter est en soi élogieux pour nous. Mais nous ne pouvons passer sous silence une accusation totalement calomnieuse : dire que Mohamed Adoyta a été obligé de quitter la présidence du FRUD à cause des magouilles d’Ahmed Dini. Si la plume commanditée, et sans respect pour les sacrifices consentis sur le terrain et ailleurs par les véritables patriotes, peut se permettre une telle contrevérité, nous sommes absolument certains que nos anciens compagnons de Lutte, Mohamed Adoyta comme ceux qui ont contribué à la genèse de cette légitime défense, ne cautionneront jamais cette mesquinerie qui ne sert en fait qu’un seul objectif : tenter de faire oublier que le commanditaire n’a apporté aucune véritable contribution positive à la construction de l’identité djiboutienne.
Au journaliste des basses besognes, et qui n’a lui-même que très peu contribué à cette lutte, on peut trouver une seule circonstance atténuante : dis-moi qui est ton maître, je te dirai qui tu es : tout petit !