Djibouti : le PCF demande une enquête internationale sur les massacres
Source: PCF
Le 21 décembre 2015, les forces du régime du dictateur Ismaël Omar Guelleh ont commis un carnage dans le quartier de Buldhuqo (faubourg de la capitale) lors d’une cérémonie traditionnelle. La FIDH parle de 27 morts et 150 blessés. Dans l’après midi, la police a attaqué une réunion des dirigeants de l’USN, une coalition de sept partis d’opposition, causant de graves blessures à son président Ahmed Youssouf, à l’ancien ministre Hamoud Abdi Souldan et au député Saïd Houssein Robleh.
Cet assaut contre des civils, le pire depuis le massacre d’Arhiba qui avait fait 59 morts en 1991, s’inscrit dans une logique de chaos et de répression. Entre octobre et décembre plus de 300 personnes ont été arrêtées arbitrairement, responsables politiques de l’USN, militants associatifs et citoyens accusés de complicité avec le FRUD (Front pour l’unité et la restauration de la démocratie).
Après le 21 décembre, plusieurs dirigeants de l’USN, ont été arrêtés, parmi lesquels le secrétaire général de l’organisation ainsi que l’ancien ministre Hamoud Abdi Souldan. Le président de la LDDH, Omar Ali Ewado qui a diffusé la liste des personnes tuées, blessées ou disparues, a été à son tour arrêté et écroué pour « diffusion de fausses nouvelles ».
Cette répression que connaît le pays depuis 25 ans est révélateur d’une grave crise que traverse le régime, face à une contestation généralisée. Des populations civiles sont régulièrement prises pour cibles, en les privant d’accès aux points d’eau dans certaines régions pour les punir de leur supposée complicité avec le FRUD ou l’USN. La terreur vise a empêcher toute alternative démocratique, à la veille de l’élection présidentielle prévue en avril. Le dictateur Guelleh est prêt à tout pour s’assurer un 4e mandat. D’où son refus d’appliquer l’accord cadre signé en décembre 2014 avec l’USN.
Le PCF demande l’arrêt immédiat de la répression et la libération de tous les prisonniers politiques, notamment le plus ancien d’entre eux, Mohamed Ahmed dit Jabha.
Une enquête internationale sur les massacres de Buldhuqo (décembre 2015) et d’Arhiba (décembre 1991) ainsi que sur les autres crimes de masse doit être menée pour qu’une justice impartiale puisse poursuivre les responsables.
La France qui possède une importante base militaire à Djibouti doit agir et ne pas se contenter d’exprimer de simples « inquiétudes ».
Le gouvernement français et l’UE doivent favoriser un dialogue national entre les différents acteurs politiques et permettre une transition démocratique, avec une élection transparente en avril 2016. Ils doivent tout faire pour aider à trouver une solution au conflit armé et mettre fin aux massacres, arrestations et tortures, et aux viols des femmes Afar par l’armée du régime.