L’opposition djiboutienne déterminée à participer aux législatives du 22 février
Paris, France (PANA) – L’opposition djiboutienne est déterminée à participer aux élections législatives du 22 février prochain et à éviter le piège du boycott que cherche à lui tendre le pouvoir du président Ismaël Omar Guelleh, a déclaré mardi à Paris un de ses responsables, Maki Houmedgaba.
« Après un travail de consultations intenses, l’opposition a pris la décision définitive d’aller aux prochaines législatives. Même le Front pour la restauration de l’unité et de la démocratie (FRUD), qui est partisan de la lutte armée, a décidé de mettre son action au service de la transparence de cette élection », a expliqué, dans un entretien accordé à la PANA, M. Houmedgaba, représentant en Europe de l’Alliance républicaine pour le développement (ARD).
Selon lui, en décidant de prendre part au scrutin de février prochain l’opposition, qui avait boycotté les précédentes législatives, n’a pas véritablement changé de posture.
« Une nouvelle dynamique est née à Djibouti depuis le succès des manifestations du 18 février 2011 qui ont rassemblé pas moins de 40.000 personnes pour la seule ville de Djibouti. C’est un tournant dans la vie politique du pays et nous entendons poursuivre cette dynamique dans les urnes », a martelé le représentant en Europe de l’ARD, principale formation de l’Union sacrée pour le changement (USC), la coalition formée par l’opposition en vue des législatives.
Il a défendu la stratégie unitaire de l’opposition, assurant qu’elle mutualisera ses moyens pour mener une campagne électorale commune et procéder à des listes communes.
« Nous aurons des listes communes de l’opposition regroupée au sein de l’USC. Tous les partis de la coalition auront la latitude de proposer des candidats, ensuite nous choisirons parmi ces candidats ceux qui sont les mieux à même de défendre nos couleurs. Je puis assurer que nous serons présents dans chacune des 6 circonscriptions électorales du pays », a soutenu l’opposant djiboutien.
Dans sa stratégie, la coalition de l’opposition entend, a-t-il précisé, également mobiliser les Djiboutiens de la diaspora.
« En France, en Belgique, en Angleterre, en Suède, nous avons des milliers de Djiboutiens que nous comptons inciter à s’inscrire sur les listes électorales puis à aller voter. C’est une réserve de voix importante qui tient une bonne place dans notre stratégie de victoire électorale », a expliqué le représentant de l’ARD en Europe.
Anticipant sur une victoire probable de l’USC aux législatives, il a estimé que l’enjeu des prochaines législatives n’est pas de remplacer une équipe par une autre.
« Il s’agit plus d’offrir une alternative crédible aux Djiboutiens que de remplacer une équipe dirigeante par une autre. J’ai conscience que des points cruciaux, tels que la composition de la Commission électorale indépendante (CENI), que nous voulons paritaire, ou les listes électorales ne sont toujours pas réglés », a admis l’opposant.
« Je suis toutefois confiant dans notre détermination à aller aux législatives et à les gagner, même si on n’est jamais à l’abri d’une manœuvre de dernière minute du pouvoir », a-t-il encore dit.
Le Parti national pour le développement (PND), le Parti pour le développement de la démocratie (PDD) et l’ARD se sont coalisés dans l’USC, qui entend s’élargir d’ici au 22 février prochain à d’autres forces de l’opposition au président Omar Guelleh, soutenu par l’Union pour la majorité présidentielle (UMP).
Les partis de l’opposition, qui avaient boycotté les législatives de 2008, ne siègent pas dans l’actuelle Assemblée nationale.
-0- PANA SEI/JSG/IBA 15jan2013
Source : http://www.panapress.com/pana-40-lang1-index.html