L’opposition tente de s’organiser pour faire barrage à une éventuelle candidature du président Ismaël Omar Guelleh, à l’élection d’avril prochain. La coalition USN, qui regroupe plusieurs partis, a fait vendredi 25 septembre sa rentrée politique en réunissant ses principaux responsables. Le mot d’ordre : « Non à un 5e mandat ». Le mouvement refuse la configuration du futur processus électoral. Pour cela, il prépare des actions.
Avec notre correspondante à Nairobi, Sébastien Németh
Sept mois avant la présidentielle, l’USN parle déjà d’une « mascarade électorale qui s’annonce ». Le président de la coalition en est certain, Ismaël Omar Guelleh sera candidat à sa propre succession. Même s’il ne le dit pas lui-même, « il le fait dire par son entourage, pour faire croire que le peuple le sollicite », indique Adan Mohamed Abdou.
Or l’USN ne veut pas de 5e mandat, mais une transition, menée par un nouveau gouvernement, avec de profondes réformes institutionnelles. Adan Mohamed Abdou liste une série d’exigences, pour des élections libres, à commencer par une refonte de la Commission électorale. Et si rien ne change, ce sera le boycott du scrutin.
L’USN compte également se faire entendre dans la rue, en organisant des meetings et des manifestations. Même si les dernières tentatives se sont soldées par des échecs. « Chaque fois, les rues sont quadrillées par les forces de sécurité. Les gens ont peur de se faire tirer dessus », explique le patron de la coalition. Les actions devraient donc commencer discrètement dans les quartiers, en espérant de défiler sur les grandes artères.
Le mouvement est en contact avec d’autres partis pour agir de concert. Le président du RADDE, par exemple, n’est pas contre des actions communes, même si aucune alliance formelle n’existe pour le moment. « Nous ne fermons pas la porte, car mutualiser les moyens serait bienvenu, mais pour l’instant nous appliquons notre stratégie », indique Abdourahman Mohamed Guelleh. Mercredi, le RADDE a saisi l’ONU, l’Union Européenne et l’OIF pour dénoncer lui aussi les failles et dysfonctionnements du processus électoral.
Source : RFI